lundi 20 janvier 2020

Une ronde de mois






J’aime bien le mois de janvier
Qui ouvre la nouvelle année
Avec ses rêves et espoirs
Cette idée d’un nouveau départ

Mais je n’aime pas trop janvier
Ou des vies ont été brisées
Mois funeste il y a cinq ans
Qui jeta mes rêves au néant

Que penser du court février
Fini aussitôt commencé
Cœur de l’hiver, froid et neigeux
Qui aux jours trop courts dit adieu

Non je m’aime pas trop février
Sa météo trop tempérée
Dérèglement climatique
Fini ces grands froids qui piquent

Et si je n’aime pas trop mars
Avec ses giboulées éparses
C’est qu’il n’est qu’une transition
Du printemps un simple embryon

Mais si ! J’aime le mois de mars
Avec le soleil son comparse
Suscitant quelques floraisons
Et les premières couvaisons

J’aime beaucoup le mois d’avril
Au souvenir indélébile
De vacances en famille au sud
Et d’aventures inattendues

Mais comment aimer cet avril
Son vingt-et-un et le péril
D’un extrême de haine, de fiel
Banni d’un vote consensuel

Peut-on aimer le joli mai
Ses évéements, son muguet
Sa douceur et ses élections
Voilà une étrange équation !

Comment aimer le joli mai
Dans les urnes on met nos souhaits
Bien vite le président élu
Trahira nos rêves tant et plus

Non passons et aimons juin
Ce mois libère les lycéens
Fini études, lettres, sciences
Préparons enfin les vacances !

Résolument aimons juin
Ou guerriers, bidasses et biffins
Sur nos plages ont débarqué
Pour nous rendre notre liberté

Voici juillet que l’on aime
Le peuple prit un emblème
En détruisant une prison
Et fit une révolution

Peut-on encore aimer juillet
Ou une foule fut massacrée
Pas de danse à l’accordéon
Si j’osais : putain de camion

Enfin voici ce mois d’août
Sous le soleil juste en dessous
Vacances, détente, repos
Mois aimé pour sa météo

Mais non août on ne peut l’aimer
Sa météo est détraquée
Canicule et sécheresse
Nous mettent tous en détresse

Septembre est un mois que j’aime
La rentrée pour moi sans problèmes
J’ai toujours aimé l’école
En apprenant on s’envole

Mais septembre est aussi le mois
Ou Hitler devint presque roi
A Nuremberg et à Franco
L’armée espagnole dit banco

J’ai une passion pour octobre
Et ses couleurs tout sauf sobres
Dans les bois feuillages embrasés
Dans le ciel lumière en beauté

En octobre nous affectionnons
Pommes, poires et champignons
Cèpes et bolets en fricassée
Nous mettent en joie sans finasser

Alors arrive novembre
Les ciels sont noirs et plus ambre
Les jours sont courts, il pleut sans cesse
Ce mois-là est plein de rudesse

On ne peut aimer novembre
Devenu un mois macabre
Même si l’écho du mois de juin
D’une guerre permit la fin

Décembre est un mois attendu
Enfants, familles et tribus
Se retrouvent, parfois font la paix
Heureux, joyeux ou circonspects

On aime ce mois car c’est là
Que se finit en bamboula
Chaque année, douce ou amère
Toute en rêves… et en chimères !

S’il vous faut une morale
A cette expérience ancestrale
Toute année commence et finit
Qu’on l’aime ou non, cycle infini

Mois après mois nous rencontrons
Du neutre du mauvais du bon
Casser le mauvais nous devons
Quitte à faire… la révolution !


nota: ce poème a été composé pour être dit dans une soirée SLAM organisée à Igny le 18 janvier 2020, et animée par l'association Universlam, site à consulter ici

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