mercredi 19 juin 2024

quelles lectures pour l'été 2424 ?

 


 

Récemment, j’ai dit sur BlueSky : « Je n'ai pas encore fait ma liste de livres pour l'été. C'est grave docteur ? »

Personne ne s’est prononcé sur le fond de la question, donc je ne sais toujours pas si je suis malade ou pas. Mais un intérêt pour ma liste et pour les raisons de mes choix a été manifesté. Donc j’ai envie de répondre.

Ah, pourquoi choisit-on un livre plus qu’un autre ? C’est une question qui pourrait être posée dans un café philo : pourquoi cet ouvrage et pas celui-ci ? Cela tient parfois à presque rien, la couleur de la couverture, l’humeur du moment, une envie longtemps refoulée, un désir de découverte… C’est quelque fois aussi un choix raisonné, pensé longtemps à l’avance. Et puis certaines fois c’est juste une pulsion, un geste non prémédité.

Bon, j’ai la chance, je suis capable de répondre à la question. Voici donc mon projet de l’été et ses raisons. Je le suivrai à la lettre… ou pas, après tout je reste libre ! Et qui peut dire à l’avance quel livre croisera ma route, au hasard d’une visite de librairie – j’ai déjà raconté le tourisme bibliophile que ma moitié et moi pratiquons – ou du passage chez des amis ?

Donc pour l’instant, voici la liste des heureux élus :

Né d’aucune femme de Franck Bouysse : parce qu’on peut se tromper. J’ai tendance à me méfier des livres dont on parle trop, comme ce fut le cas de celui-là. Je crains toujours l’effet de mode. Mais dans le cas de ce roman, je me dis que peut-être vais-je prendre plaisir à la lire.

Le nom sur le mur d’Hervé Le Tellier : parce que L’Anomalie était un livre formidable, parfaitement maîtrisé, et que l’auteur a su faire le pas de côté qui évite l’écueil du « roman d’après le Goncourt »

Hamlet, de Shakespeare : parce que je n’ai jamais lu le grand William, et qu’il n’y a pas d’âge pour commencer

La langue des choses cachées, de Cécile Coulon : parce que j’ai beaucoup aimé Le rire du grand blessé, qui m’avait été prêté d’ailleurs, et que le litre contient le mot langue (dans une autre vie, j’aurais pu être linguiste).

Sud d’Antonio Soler : parce que je m’intéresse à la littérature espagnole, que je n’ai jamais lu Soler et que la couverture a attiré mon regard

Et vous, votre liste de l’été ?

lundi 15 janvier 2024

Bilan, objectifs et réflexions



Il fait un froid de canard dehors, et des chasseurs sont dans les parages. Cela ne donne pas trop envie de sortir, mais plutôt de partager mon année 2023 de lectures.

J’ai lu au total 45 livres, dont 8 essais, la plupart d’entre eux pour mon travail.

Alors 45, bien ou pas bien ? En fait, ce n’est pas comme ça que je me pose la question. Ce qui me semble important est : est-ce que je me suis fait plaisir ? D’un point de vue purement chiffré, je me suis fait vraiment plaisir sur 12 livres dont je vous ai parlé ici pour le 1er trimestre, ici pour le second, et là pour la dernière moitié de l’année. Mais pour une raison que je ne m’explique pas, je garde l’impression d’une année mitigée. D’une année en demi-teinte.

Peut-être que le besoin de lire beaucoup pour le travail, des essais donc, me donne le sentiment de m’être peu consacrée aux romans. Et ce n’est pas faux, 36 œuvres c’est une petite année, toujours en termes de quantité. Pas assez pour une sensation de plénitude littéraire, pour me sentir nourrie par mes lectures.

Alors certains me demanderont quel est mon objectif de lecture de romans pour 2024. Ce sujet a fait l’objet de débats sur BlueSky. Des internautes qui ont lu 110 livres en 2023 et visent 120, d’autres qui en ont lu 10 et s’interrogent sur un objectif raisonnable, d’autres enfin heureux d’avoir lu un livre après des années d’abstinence, et ne demandant pas beaucoup plus pour l’année qui s’ouvre.

A tous j’ai répondu que je n’avais jamais d’objectif, même si je note dans un fichier toutes mes lectures et que j’en tire des bilans. Que ma seule envie était de me faire plaisir en lisant, ce qui veut dire : lire de bons livres (de mon point de vue, hein, à chacun ses goûts) ; découvrir des univers, des lieux, des cultures, des façons d’être au monde à travers ces romans ; sortir de cette lecture avec un petit truc qui a changé en moi.

Au-delà du plaisir d’entrer dans une œuvre artistique, la lecture est une façon pour moi de ne jamais me reposer sur ce que je crois savoir, sur mes certitudes ou mes croyances. C’est une façon de me laisser provoquer par l’auteur ou l’autrice, c’est accepter de me remettre un peu en cause. C’est rester ouverte sur le monde. Ouvrir un lire, c’est un peu ouvrir une fenêtre, ou ouvrir les yeux.