mardi 30 août 2016

Kim, Rudyard Kipling



Chers tous, je vous ai annoncé il y a peu une liste de lectures de l'été dans laquelle il n'y avait pas ce livre car... je l'avais commencé avant de partir en vacances, et donc je ne l'avais pas inclus dans ma liste. Cependant il a occupé toute ma première semaine et mérite donc que j'en parle ! Pour les autres, c'est à suivre... 


Un jeune Indien débrouillard et à la langue bien pendue part sur les routes avec un lama âgé et innocent. Il devient son disciple, son chela. Orphelin, il sait seulement que son père a prédit qu’un taureau rouge dans un champ vert doit l’aider. Le lama, lui, cherche la rivière  de la flèche, dont l’eau lave des péchés.
Au cours de leur quête, Kim va se faire aimer d’adultes, un colonel, un maquignon, un magicien qui vont s’unir pour l’envoyer dans un collège. Ainsi que le lama, ils veulent lui donner une éducation, en faire un sahib, un arpenteur, peut-être même un agent secret. Mais Kim n’a qu’un rêve : retrouver la route et son lama, qu’il aime tendrement. Une série d’aventures épiques les attendent de Dehli aux Montagnes, des dangers les guettent, ils trouveront de l’aide et des amitiés…

J’ai parfois eu du mal à lire ce roman. Profondément ancré dans les multiples cultures de l’Inde, entre bouddhistes, mahométans, chrétiens, et j’en passe, il abonde de subtilités sur les « orientaux » parfois un peu mystérieuses. Mais si on passe outre cette difficulté, on suit avec passion l’évolution de Kim, qui d’un gamin des rues devient un jeune homme plein de sagesses, sans avoir perdu sa fougue, au long d’un roman initiatique plein de surprises. J’ai surtout été happée par la quête d’identité du héros qui souvent s’interroge : « Je suis Kim. Je suis Kim. Mais qu’est-ce que Kim ? »

Ses identités sont en effet multiples : le gamin des rues des premières pages, généreux et effronté tel un petit Gavroche indien, s’avère être le fils d’un Irlandais de l’Armée des Indes. Trouvé par hasard par le régiment de son père, deux prêtres estiment qu’il doit recevoir une éducation et devenir un sahib. Il est étrange de lire les conversations des adultes qui l’entourent, lui choisissant des destins, l’aidant mais l’utilisant également, comme le maquignon mahométan qui lui fait transmettre des messages… Kim acceptera le collège tout en rêvant de reprendre la route. La question de la liberté n’est pas abordée, mais on la sent sous-jacente : Kim ne veut pas décevoir ses protecteurs, mais voudrais avoir le choix. Lorsqu’enfin il retrouvera son lama et la quête, il redeviendra chela, tout  en ayant l’éducation d’un sahib et en jouant les espions… Qu’est-ce que Kim en effet ? Il se trouvera à la toute fin du roman, aidé par son lama plein de sagesse… et je ne dévoilerais pas cette rencontre avec lui-même, car vous pourriez bien vous laisser tenter et ouvrir ce roman !