lundi 25 mars 2013

Ma meilleure table de travail




De tous les lieux où j’ai travaillé, quel est celui que j’ai préféré ?

D’abord, entendons-nous bien sur le mot travailler. Je parle d’écrire, romans ou nouvelles. Voire même billets pour ce blog ! L’écriture, tout le monde s’accorde à le penser, c’est un peu de talent et beaucoup de travail : relecture, peaufinage, traque des imprécisions, des incohérences, des maladresses de style, des fautes de français. Un peu de création, beaucoup d’artisanat.

Ne nous égarons pas. Voici quelques-uns les lieux ou j’ai écrit :

Et là

Et là

Et là

Et n’oublions pas tous ceux pour lesquels je n’ai pas de photos ! Par exemple ma cuisine, qui m’accueille pendant que j’écris ces lignes. Ou mon beau bureau dans ma chambre, que je garde pour moi.

Une question essentielle se pose alors : y a-t-il des endroits où écrit mieux ?  Et bien…pas sûr. Les facteurs de réussite sont toujours les même : être au calme, ne pas être dérangée, être concentrée. Une table de jardin pliante ou un vrai bureau, une montagne majestueuse ou un mur et une fenêtre en arrière-plan, qu’importe si les autres critères sont respectés. A ces conditions il ne manque plus qu’une : avoir envie.

Voilà donc comment je peux écrire un peu n’importe où. C’est comme le bonheur, ça tient à peu de choses.

mardi 19 mars 2013

Et Borges vint à moi



Il y a quelques jours, j’écrivis ceci sur Twitter : 

« sur les conseils d'une personne très proche, je vais m'attaquer à des nouvelles de Borges... Sans doute mon prochain #vendredilecture », 

suivi d’un deuxième tweet : 

« en fait j'ai jamais lu Borges #dimancheconfession #lasttweet ».   

A noter : pour les non initiés à Twitter, inutile d’essayer de comprendre ce qu’il y a derrière les #, ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est Borges.

En effet, un internaute, @VirgusSanders, me répondit : 

« Les livres de Borges se font connaître à vous lorsque vous êtes prête. Ce doit être maintenant. » 

Un petit message (moins de 140 caractères, la règle de Twitter), qui me ravit et me laissa perplexe.


Il me ravit car ces quelques mots me permirent de rentrer en contact avec quelqu’un que je ne connaissais pas, et qui me semblait avoir, comment dirais-je, une certaine acuité concernant les livres.

Il me laissa perplexe car, telle que j’avais vécu l’histoire, rien à voir avec le fait d’être prête ou pas. DoWaR me parla d’un recueil de nouvelles qu’il essayait de lire : le livre de sable. Il était ennuyé car, bien qu’amateur de littérature, il coinçait. Il disait « je ne comprends pas ces nouvelles ». Ce qui m’a mis la puce à l’oreille : bien que n’ayant jamais lu Borges, je connais un peu l’univers fantastique des écrivains sud-américains, qu’il ne faut pas chercher à comprendre. Il faut juste se laisser porter par l’auteur. Cette conversation a donc piqué ma curiosité, et je lui ai emprunté le livre pour m’y lancer à mon tour. 



Si on considère la remarque de @VirgusSanders, tout ceci ne devrait rien au hasard ; s’agissait-il une petite anecdote dont le but était de me faire comprendre que j’étais prête à lire Borges ?

J’ai alors pensé à Stefan Zweig, lu récemment et qui a fait l’objet d’un petit bonheur de lecture. Comment me suis-je décidée à lire cet auteur, qui comme Borges m’effrayait un peu ? Tous les deux trop grands, trop admirés. Impressionnant. Je pressentais une lecture difficile, des auteurs intellos, une réflexion trop ardue pour moi.

Zweig m’est tombé entre les mains au détour d’une librairie. Un petit livre de poche avec une belle couverture, mis en avant par le libraire. Vous vous rappelez mes critères de choix (lien) ? Le livre était court, bien mis en valeur, une 4ème de couverture bien fichue… Ce volume a donc  atterrit sur mon bureau et n’a attendu qu’une semaine ou deux avant d’être lu. Lecture fluide, éblouissement devant la précision de la langue… Je me demande maintenant si le livre de Zweig ne s’est pas fait connaitre à moi parce que j’étais prête.

Et Borges me direz-vous ? J’ai lu les deux premières nouvelles du recueil. J’ai envie de lire la suite. Vite. Incontestablement, le moment choisi par ce livre pour se jeter entre mes mains était le bon.  

mercredi 6 mars 2013

Mina et les livres

Sur Google+, Lecitadin Bernard a récemment publié cette photo, demandant à chacun ce qu'il en pensait et quelle histoire courte pouvait s'en inspirer. Je la publie ici avec sa permission, ainsi que les quelques lignes que j'ai écrites:





Le nez face au mur de livres, un infini s'ouvre devant Mina. Celui des mots, des phrases qui vous emmènent au bout d'un rêve ou d'une aventure, plus loin que le point final.
Le nez dans son roman, Mina inspire le parfum de l'encre et la fragrance délicate du roman, diffusée par un écrivain roublard ou attentionné...
Bref, le nez dans ce volume, Mina voyage, immobile.

Peut-être ces lignes auront-elles un jour une suite... 

lundi 4 mars 2013

petits bonheurs de lecture #4



Stefan Zweig, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

A vrai dire il n’y a que des pages exceptionnelles dans ce livre. En extraire quelques petits bonheurs de lecture  est donc très difficile. En particulier, quelques pages décrivant les mains des joueurs de casino, et la façon dont elles reflètent des sentiments chassés de leurs visages, sont magnifiques par leur vérité et par la richesse de mots employés. Mais les recopier aurait été fastidieux ! Lisez ce magnifique roman, ce sera plus simple et plus riche pour vous.

Voici toutefois des phrases qui ont retenu mon attention :

« Nul n’est besoin de remâcher par le menu le cours houleux de cette dispute entre la soupe et le pudding : seuls les professionnels de la table d’hôte sont spirituels, et les arguments lancés dans le feu d’une querelle de convives sont souvent banals, car ramassés de la main gauche et à la va-vite. »

« (…) une demi-vérité ne vaut rien, seule compte la vérité toute entière »

« La lueur des becs de gaz tremblotait dans le ciel sans nuages, de rares passants filaient dans les allées, minuit approchait et j’étais presque seule dans le parc avec cet homme aux allures de suicidé. »

« (…) je me hâtais jusqu’à mon hôtel dans les rues éclairées par la lumière matinale, où le temps lourd avait été chassé par un refroidissement, comme s’étaient dissipés mes tourments ». 



« J’avais l’impression de me trouver parmi des morts bruyants, tant la société qui m’entourait était atrocement froide ; et, tandis que je mettais un sucre dans ma tasse et que je conversais distraitement, me revenait sans cesse en tête, comme poussé par le sang qui battait dans mes veines, ce visage dont la contemplation m’était devenue une joie brûlante et que – pensée effrayante !- je devais voir pour la dernière fois dans une heure ou deux »

« (…) le temps a un pouvoir profond et l’âge une étrange force d’usure sur les sentiments. On sent l’approche de la mort, son ombre ténébreuse s’étendre sur nos pas et là, les choses paraissent moins choquantes, moins poignantes et perdent beaucoup de leur danger. »

vendredi 1 mars 2013

A Roger

   Aujourd'hui, A l'encre bleu nuit a le plaisir d'accueillir un poème de Wana Toctouillou, à Roger. En échange, il publie sur son blog Wanagrammes mon texte Un jardin au point
    Son poème est conçu à partir d'un logorallye proposé par Jean-Claude Duponq (lien vers son blog): l’objectif est de placer dans un texte les mots dignité, espace, pression, résorber, panser, arbre, cirque. Wana Toctouillou a compliqué l'exercice en écrivant un sonnet en alexandrins ou les mots sont placés à la rime une fois en fin de vers et une fois à la césure. Pas mal, non ?
   Un grand merci à Brigitte Célérier qui chaque mois publie sur son blog la liste des vases communicants.
"ne pas écrire pour, mais écrire chez l'autre".

Place à la poésie: