vendredi 29 janvier 2016

réveil de la force




Le danger n’était pas connu
Ce fut une fin du monde
La menace fantôme est apparue
Au grand jour, sur les ondes
Des avions, des tours, des flammes
La peur, la mort, les larmes

Un printemps, un nouvel espoir
Sur des places des voix s’élèvent
Crient Liberté et Allahou Akbar
Aspiration qui monte comme la sève
Les lacrymos, le sang, les armes
La peur, la mort, les larmes

Toujours l’empire contre-attaque
Lui ou un ignoble avatar
Paris, des kalachnikovs braquent
Des amateurs de rock, de doux fêtards
La violence, leur haine, sans âme
La peur, la mort, les larmes

N’attendons pas sur cet amer chemin
Le retour d’un Jedi illusoire
D’un chevalier blanc à la ferme main
C’est en nous que loge le pouvoir
Plus de guerre, plus de drames ?
De peur, de morts, de larmes ?

Dans nos âmes, le réveil de la force
De l’amour, la main tendue, la tolérance
Permettra qu’enfin se brise l’écorce
De cette illusion mystique, cette errance
Plus de guerre, plus de drames
De peur, de morts, de larmes.

Nous respirerons le même air,
Nous verrons le même ciel
Nous verrons les mêmes étoiles
Sans nous faire la guerre.


lundi 25 janvier 2016

Miscellanées aux rendez-vous de l’histoire de Blois





Chaque année, nous allons passer une journée aux rendez-vous de l’histoire de Blois (lien). Le thème de l’année était Les Empires, sujet vaste qui a donné l’occasion de rencontres variées. Nous avons assisté à quatre événements :

  • Une table ronde d’ historiens sur « empires industriels et états »
  • Une conférence de Gilbert Sinoué sur son roman l’envoyé de Dieu
  • Un café littéraire avec Daniel Picouly pour son roman Le cri muet de l’iguane (Raphael Confiant, l’autre invité s’est excusé pour raisons de santé)
  • La conférence inaugurale, prononcée par Serge Gruzinski, sur le thème « au-delà des empires, quelle histoire écrire dans un monde globalisé ». Il a débuté sa conférence par : L’histoire est un instrument qui permet de regarder le présent avec une distance critique. Je vais essayer de m’en servir (modestement) ici.

Nous avons aussi longuement visité le salon du livre qui accompagne ces rendez-vous.

Voici quelques mots / phrases / idées glanées ici et là, et les questions ou réflexions que cela m’a inspiré (je précise que ces RV ont eu lieu du 8 au 11 octobre, bien avant les attentats de Paris)



Lors de la table ronde sur les empires industriels et les états ont été évoqués ben des sujets. Je voudrais évoquer deux sujets de réflexions, ouverts et sans doute difficiles à fermer.

Qu’est-ce qu’un empire industriel ? Au 19ème siècle, c’était assez facile à définir : un outil de production puissant, un rayonnement international, une entreprise inscrite dans un territoire, une gestion paternaliste de la main d’œuvre. Qu’en est-il aujourd’hui avec des territoires variés, des outils industriels délocalisés (quand il y en a encore, cf le mythe de l’entreprise sans usine), des directions éclatées, des sièges dans des paradis fiscaux…
En écoutant j’ai réalisé que nos vies sont gouvernées par de grandes entreprises qui se disputent nos parts de marché, oubliant que nous sommes des citoyens avant tout, et que ces grandes entreprises ont en effet des définitions bien floues…

A travers principalement l’exemple de Renault, un historien a montré comment l’Etat peut être un piètre actionnaire : en effet, il joue son intérêt en tant qu’état et pas son intérêt en tant qu’acteur de l’industrie. Ceci dit, on voit comment les empires économiques peuvent avoir besoin que l’état vienne à la rescousse quand ça va mal, comme pour PSA en France, ou GM aux US. Et je reste dans le domaine de l’automobile, regardons du côté des banques !



Gilbert Sinoué est, au-delà d’un grand écrivain, un personnage pittoresque. Il s’est aventuré sur le périlleux chemin de la biographie de Muhammad (Mahomet pour les français) d’abord pour des raisons personnelles : il ne comprend pas comment on peut être monothéiste. Il se revendique fervent polythéiste, adepte des anciens grecs qui avaient un temple dédié aux Dieux inconnus. Ainsi, le voyageur qui ne trouvait pas son Dieu dans les autres temples pouvait se recueillir en ce lieu. J’avoue que j’aime beaucoup cette idée… qui me semble par les temps qui courent un exemple d’ouverture à méditer !

Ouvrons une parenthèse sur son livre, que j’ai lu depuis : rédigé à deux niveaux, il entremêle la biographie pure, racontée par un vieil homme dont la route a croisé celle de Muhammad, et le roman, à travers le personnage du scribe qui recueille la parole du vieux, et d’autres personnages qui entourent ce sage. Ces deux niveaux de narration ont chacun leur style, l’un qui relève du conte, l’autre du romanesque. Cette structure a permis à Gilbert Sinoué d’éviter des écueils sur le sujet, car raconter la vie du prophète est aussi dangereux que traverser un champ de mines ! Restant sur le terrain des faits avérés, l’auteur rend au prophète son essence purement humaine, un être fait de chair et de sang, bien éloigné de ce qu’est Jésus dans la tradition chrétienne qui nous entoure. Ce fut une grande découverte pour moi.
Mais je suis un peu restée sur ma faim, car je voulais en savoir plus sur la façon dont s’articulent les trois grands monothéismes. C‘est l’ange Gabriel qui amène au prophète les versets du Coran, ce qui montre bien que l’islam procède du christianisme et du judaïsme. Ces trois religions ont au départ le même dieu, et sont aujourd’hui ennemies jurées : pourquoi ? On pourrait trouver des racines de cette animosité dans la façon dont Muhammad a agi pour convertir des fidèles. Mais je devine que c’est une explication un peu courte, et qu’il y en a d’autres…

Avouons-le : je suis restée sur ma faim car j’attendais dans le roman des choses qui n‘étaient pas dans l’intention de son auteur. Et pour les intentions qu’il y a mises : raconter la vie de l’Envoyé de Dieu, avec des respirations permises par la part romancée du scribe, il a parfaitement réussi son coup.



Je ne connaissais pas Daniel Picouly. Voilà un homme singulier ! Il se définit comme un solognot antillais, avec des parents tarbais et morvandiaux. Face à lui j’ai envie de dire, comme Maurice Chevalier : et tout ça, ça fait d’excellents français ! Sauf que… il faudrait réécrire toutes les autres paroles de la chanson ! Bref, merci monsieur Picouly de nous rappeler, avec votre verve métisse, qu’il existe mille façons d’être français !

jeudi 21 janvier 2016

bilan de mes lectures 2015: alchimie et coups de coeur



Je ne suis pas fan des statistiques, mais il est parfois intéressant de s’y plonger un peu.

En 2016, j’ai lu 33 livres, j’en ai commencé deux autres que je n’ai pas fini mais avec la ferme intention de m’y consacrer.

Voici le bilan de ces lectures :

  • 13 livres vraiment aimés
  • 5 livres pas finis car je n’accrochais vraiment pas (par application du droit imprescriptible du lecteur n°3, le droit de ne pas finir un livre)
  • 12 déceptions
  • 3 livres « un peu aimés ».


Avant de me livrer à ces comptes, j’avais le sentiment d’une petite année littéraire, c’est donc confirmé. 39% seulement de livres qui m’ont donné un réel plaisir à les arpenter, cela me parait peu… J’aimerais bien pouvoir expliquer cela. De mauvais choix ? Une mauvaise année ? Il peut exister plusieurs raisons de ne pas aimer un livre, dont je retiendrais deux : soit c’est un mauvais livre, soit la « rencontre » ne se fait pas.

La « rencontre » résulte d’une alchimie mystérieuse, un peu comme l’amour. Dans le creuset de la lecture se mélangent la qualité du style, le sujet, les personnages, l’humeur du lecteur, sa qualité d’attention… Et de tout cela résulte ou pas la transmutation d’un livre en une rencontre.

Sur le papier, comme on dit, il y avait peu de chance de ne pas aimer : j’avais choisi des livres dont on parlait dans la presse, réputés de bons romans, certains primés. Mais… parmi eux se trouvaient plusieurs romans dit d’exo-fiction : la conclusion de l’année est que je n’aime pas ce genre. J’ai prévu un billet à ce sujet pour vous dire tout le mal que je pense de ces ouvrages !

Bref, voici la liste des 13 heureux élus (dans l’ordre de lecture et pas dans un quelconque ordre de préférence) :

  • R. J. Ellory, Seul le silence
  • Lydie Salvayre, Pas pleurer
  • Tonino Benacquista, Malavita
  • Pete Dexter, Cotton Point
  • Fredric Brown, martiens go home !
  • Laurent Seksik, le cas Eduard Einstein
  • Ron Rash, Une terre d’ombre
  •  Roger Smith, mélanges de sangs
  • Philippe Georget, les violents de l’automne
  • Lucy Caldwell, Des vies parallèles
  • Robert Littell, Philby
  •  Ildefonso Falcones, La cathédrale de la mer
  • Jean-Christophe Rufin, le collier rouge.


Si vous piochez dans cette liste, vous avez peu de chances de vous tromper sauf si bien sûr, dans votre creuset, le dosage des ingrédients est différent du mien…