Un bras cassé et une élongation à la cuisse opposée, ça
calme. On se retrouve avec du temps, beaucoup de temps… Alors je lis. Pas
seulement, j'eesaie de trouver d'autres activités, mais je lis plus que d’habitude. Voici donc un premier aperçu de mes
tops et mes flops de lecture, il pourrait y en avoir un autre…
De si bons amis, Joyce Maynard
Une femme divorcée, séparée de son enfant trouve refuge
auprès de généreux mécènes qui deviennent ses amis. Au point d’envahir toute sa
vie…
Je me suis plongée dans ce roman choisi sur les conseils
(forts avisés) de ma libraire avec délices ! On suit avec tristesse
l’héroïne, dont la vie est faite de drames et de choix hasardeux, se lancer
avec enthousiasme dans une relation qu’on devine toxique… tout en se demandant
d’où viendront les mauvais coups. L’autrice distille le poison petit à petit et
intoxique ses lecteurs. Je l’avoue : je n’ai pas vu venir
l’embrasement ! Le roman ne s’achève pas sur une happy end facile, il
entrouvre juste quelques portes…
Et leurs enfants après
eux, Nicolas Mathieu
D’habitude je me méfie du Goncourt. Je laisse passer du
temps, pour voir comment les choses se stratifient, et si on continue à en
parler. Cette fois-ci j’ai été attirée, je n’ai pas voulu attendre et je ne
l’ai pas regretté !
Ces trajectoires d’adolescents devenant de jeunes adultes
dans une petite ville de l’Est victime de la désindustrialisation ont quelque
chose d’inéluctable, comme si une sorte de fatalité pesait sur eux. Et comment
ne pas penser à la crise des Gilets Jaunes ? 20 ans au début des années
90, environ 45 aujourd’hui, déclassés par une économie avide d’argent et qui se
désintéresse des individus, les héros de ce roman ont tout pour devenir les
rebelles d’aujourd’hui…
Mais comme l’auteur n’est pas un prophète, et a fini ce
texte bien avant la crise, n’oublions pas de louer la justesse du témoignage et
la finesse du style : il écrit « comme on parle » dans les
dialogues sans oublier de travailler le texte quand c’est le romancier qui
narre, avec beaucoup de subtilité.
Enfin, j’ai été agréablement surprise par la présence des
corps dans ce roman, Nicolas Mathieu explore les sensations corporelles, les
résonances physiques es émotions. Osons un cliché ;: cela donne de la
chair au récit !
Titus n’aimait pas
Bérénice, Nathalie Azoulay
Un Titus contemporain quitte une Bérénice, prétexte inutile
à une biographie de Racine tout-à-fait passionnante, enfin pour moi qui ne
connaissais rien à ce dramaturge.
Dommage que Nathalie Azoulay ait utilisé un subterfuge un
peu prétentieux et un titre qui n‘a rien
à voir avec l’essentiel du texte.
Salina, Laurent
Gaudé
Le texte est du Gaudé pur jus, avec la mort, le récit d’une
vie et d’une mort par d’autres, la scansion, l’Afrique (suggérée), un rien de
mythe antique. Il y a dans ce roman tout ce qui fait qu’on a aimé Laurent
Gaudé, celui de La mort du roi Tsongor
et de Pour seul cortège. Mais comment
ne pas cacher un peu de lassitude, devant l’impression que l’auteur se
répète ?
Illettré, Cécile Ladjali
Commencé par attrait pour le sujet, le parcours d’un jeune
homme qui ne sait ni lire ni écrire. Pas fini : la déception est vite
apparue au fil des pages. La romancière n‘a pas su se hisser à la hauteur de
son sujet, usant du subjonctif et de mots érudits pour parler d’un homme qui
hélas ne l’est guère… La dissonance entre le sujet et le récit m’ont très vite
été insupportables.
L’artiste au couteau,
Irving Welsh
Quand je suis en vrac, j’aime lire du polar. Ici il s’agit
plutôt d’un roman noir : le passé de délinquant violent resurgit à la face
d’un homme devenu artiste. Il ne trouvera le salut que dans une nouvelle
explosion de violence.
Un récit bien ficelé, qui vous happe et vous tient en
haleine, mais trop de violence. J’ai de plus en plus de mal avec ces films et
ces livres ou on tue impunément, le meurtre est une chose trop grave pour qu’on
donne le sentiment au lecteur qu’il suffit de sauter dans un avion pour
échapper à tout châtiment.
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