Il s'est écoulé une éternité depuis mon dernier partage d'un extrait qui me touche. Et vous me connaissez, quand l'extrait parle de livres, il me touche doublement.
Voici donc un court extrait de Le chiffre de l'alchimiste, de Philip Kerr, roman qui se passe en 1696 à Londres, ou Isaac Newton est amené à enquêter sur une série de meurtres commis à la Tour de Londres.
"Un libraire devrait être tenu au secret sur ses clients, comme un médecin. Que peut-il advenir d'un monde ou chacun sait ce que lit son voisin ? Quoi ? Les livres deviendrait alors semblables à des remèdes de charlatan et le premier imposteur venu pourrait jurer dans les gazettes que tel ouvrage est supérieur à tel autre !"
L'auteur a du bien s'amuser en rédigeant ses lignes en 2002, dans un monde ou les critiques littéraires abondent, et ou les magazines se plaisent à publier des classements, des articles titrés "les 10 (ou 20 ou 30...) livres qu'il faut avoir lu" ou encore "la bibliothèque idéale". J'ai pris plaisir à l'imaginer en train de rire sur ce passage, et j'ai eu envie de partager ce moment avec vous, voilà :-)
Il reste une question ouverte; en 2002, comparant des livres à des remèdes, Philip Kerr pouvait-il penser à ces livres feel good, ou à tous ces livres de développement personnel qui vous promettent que vous vous sentirez mieux après ? Peut-être pas, il y a vingt ans ces "créneaux" n'existaient pas encore, mais quelle prescience !
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