« - Que lisez-vous monseigneur ?
- Des mots, des mots, des mots…
Bien vu, William(1) !
Jusqu’au vertige,
Milo se gavait de mots, de pages, espérant toujours accéder au livre ultime après
lequel il serait à jamais rassasié. Mieux valait parfois passer la main, et vendre. »
« - Et vous Milo, qu’est-ce qui vous a poussé à
regarder défiler les passants, calé dans votre pliant ?
- Un ami. Il tenait une librairie, nous étions associés. Il
vient de mourir(2)… J’avais surtout envie de rester indépendant,
sans patron, sans horaires fixes. Ce boulot me convient, je suis au grand air,
même s’il est pollué, je peux lire, je vous couler un fleuve, je rêve à de
lointains voyages. Vous avez remarqué, il n’y a qu’une consonne qui sépare
livre et libre. »
(1) : Vous aurez bien entendu reconnu avec quel poète
dramaturge le héros est en train de dialoguer…
(2) : la mort violente de cet ami est au centre du
roman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire