Comme l’année passée, je tiens une liste des livres que j’ai lus dans
l’année, histoire de pouvoir en tirer un bilan et de vous en faire part, sans
doute en janvier prochain.
Je l’ai mise à jour il y a peu et j’ai écrit :
13. Ron Rash, Une terre d’ombreA cette date, mon coup de cœur de l’année.
Et à cet instant, LA question a surgi : « Mais au fond,
qu’est-ce qu’un coup de cœur » ? Pourquoi ce livre plutôt qu’un
autre ? La réponse « parce que c’est un bon livre » ne me convient
pas. Un roman bon pour moi ne l’est sans doute pas pour toi ami lecteur, pour
mon voisin ou pour ma pharmacienne.
Ce coup de cœur ne serait-il pas au fond un coup de foudre ? Une
sorte de lien qui s’est créé entre ce livre et moi ? Une alchimie insaisissable
comme il s’en distille entre deux amoureux ? Et donc en définitive quelque
chose de très mystérieux, qui ne s’explique pas vraiment ?
Bien sûr, je peux tenter de donner des explications : la qualité
de l’intrigue, de la narration, la force des personnages principaux et la
finesse de description de leur environnement, que ce soit la nature ou le
village… Mais ces arguments restent intellectuels, alors qu’un coup de cœur, ça
vient des tripes. C’est fait d’émotions, de sentiments cela n’a rien de
rationnel.
Il convient d’élargir le champ de réflexion : en est-il de même
pour une chanson, un tableau, un film ? Tout bien pesé oui, un
tableau que j’aime me fait ressentir quelque chose, même si c’est
indéfinissable. Un film dans lequel je lirais toutes les intentions du
réalisateur, au lieu d’avoir des sensations, ne me plairait pas.
Mais revenons à Une terre d’ombre. Les personnages principaux sont un
frère et une sœur qui vivent isolés dans une ferme bâtie au fond d’un ravin
ombreux. Elle est stigmatisée par tout le village à cause d’une grande tache de
naissance, il est revenu blessé de la guerre en Europe, nous sommes en 1917. Il
n’y a rien en eux à quoi je peux m’identifier, mais à mesure que la lecture
progressait j’avais l’impression d’éprouver leurs sentiments. Ce livre est classé dans les polars et se
finit tristement ; je l’ai refermé avec un serrement de cœur. Tout est là
je crois, et c’est pourquoi j’adore Le comte de Monte-Cristo : je vis les
sentiments de Dantès. Et c’est bien là que le coup de cœur confine au coup de
foudre, quand on est sûr d’éprouver ce qu’éprouve l’autre.
Il est sélectionné pour le 2e tour des Trophées 813 (http://www.blog813.com/2015/06/les-selectionnes-pour-le-deuxieme-tour-des-trophees.html) Donc je le lirai, bien sûr.
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