lundi 23 novembre 2015

Mala Vida, de Marc Fernandez



Pour une fois, une quatrième de couverture « vend » son roman de façon honnête, profitons-en !



De nos jours en Espagne. La droite dure vient de remporter les élections après douze ans de pouvoir socialiste. Une majorité absolue pour les nostalgiques de Franco, dans un pays à la mémoire courte. Au milieu de ce renversement, une série de meurtre est perpétrée, de Madrid à Barcelone en passant par Valence. Les victimes : un homme politique, un notaire, un médecin, un banquier et une religieuse. Rien se semble apparemment relier ces crimes ... Sur fond de crise économique, mais aussi de retour à un certain ordre moral, un journaliste radio spécialisé en affaires criminelles, Diego Martin, tente de garder la tête hors de l'eau malgré la purge médiatique. Lorsqu'il s'intéresse au premier meurtre, il ne se doute pas que son enquête va le mener bien plus loins qu'un simple fait divers, au plus près d'un scandale national qui perdure depuis des années, celui dit des "bébés volés" de la dictature franquiste. 


Ayant lu cette quatrième de couverture, j’ai tout de suite eu envie de lire le livre, intéressée par le sujet et la forme ; évoquer un sujet de société via le roman policier, voilà une aventure intéressante…

Donc je confirme : c’est pas mal du tout, cette imbrication ! mais…

Mala Vida présente des qualités et des défauts. Comme nous tous, comme sans doute la grande majorité des romans. Son principal atout est la construction d’une Espagne fictive, revenue aux heures noires du franquisme par la magie de la démocratie. Cet univers fait de retour en arrière, tout en étant ancré dans un monde moderne par sa technologie, est très bien rendu ; sur ce point je tire mon chapeau à l’auteur.

Las, d’autres défauts plombent ce succès. Le sujet de société d’abord : Marc Fernandez utilise un fait connu, dévoilé il y a déjà longtemps, comme si c’était une découverte, comme s’il était publié pour la première fois et pouvait donc déclencher un scandale. C’est en 2009 que les médias ont commencé à en parler (http://www.liberation.fr/planete/2011/01/25/espagne-un-demi-siecle-de-bebes-voles_709642=) sous l’impulsion du juge Baltasar Garzon,  et si le sujet reste tabou, il n’en est pas moins connu. J’ai donc été fortement gênée que le roman mette en scène une révélation non vraisemblable.

Par ailleurs, l’écriture est de celles que je n’aime pas. Un peu trop souvent, sous prétexte d’écrire comme on parle, l’auteur ne fait pas vraiment d’effort de style. Avec des expressions du genre «on s’est calés un rendez-vous », on ne construit pas vraiment un roman. Son écriture est assez journalistique : beaucoup de phrases courtes, sans verbe. De ces phrases que les journalistes utilisent pour bien enfoncer le clou dans la tête de leurs lecteurs, qui crée une pression bien souvent inutile quand les faits parlent d’eux-mêmes.

Voilà ! Vous me trouverez sans doute lapidaire dans cette critique, mais sa concision est en proportion de ce que ce livre m’a apporté.

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