En début d’année, il est apparu que mon état de santé (pas
mauvais, mais présentant quelques risques), nécessitait de revoir en profondeur
ma façon de m’alimenter.
Dans le même temps, j’ai pris conscience que ma façon de
consommer contribuait à la mise en danger de la planète. J’essaie donc là aussi
de faire évoluer mes attitudes.
Le Black Friday vient de passer, avec un battage terrible
des pour (les grands commerçants) et des contre, c’est bon moment pour s’interroger,
faire un bilan. Je ne suis pas une spécialiste des questions de sobriété mais
je voudrais livrer le témoignage de ma petite expérience, genre #JeudiConfession
si nous étions sur Twitter.
Mon alimentation d’abord : les contraintes étaient
fortes. Suppression des plats avec sucres ajoutés, quasi suppression de
l’alcool, forte réduction des graisses animales donc beaucoup moins de viandes,
plus de beurre ni de crème, plus de lait, suppression des farines blanches au profit
des farines complètes.
Ma consommation ? Comme pas mal de gens j’achetais trop
de vêtements, de chaussures, de maquillage, de babioles… J’ai donc décidé de
réduire. Ceux qui me connaissent bien auront vite compris qu’il y a un poste de
dépenses auquel j’aurais du mal à renoncer : les livres. Non quand même,
faut pas rigoler avec les choses importantes ! D’autant que les écrivains
ont du mal à vivre de leur plume, mais tout ceci est une autre histoire
Depuis bientôt un an, j’ai l’impression de me priver, de
vivre une vie austère, de devoir résister en permanence, de passer mon temps à
chercher des stratégies de contournement. Et c’est un peu lourd.
Ne (presque) pas boire d’alcool, c’est parfois se sentir un
peu exclue des apéritifs, même si mes amis sont très compréhensifs.
Eviter le sucre, c’est s’interdire les viennoiseries,
chercher des recettes alternatives de pâtisseries, souvent décevantes, c’est ne
jamais manger un bonbon (pas de fraises tagada, de réglisse, oooooh !).
L’effet positif est que je mange plus de fruits, pour le gout sucré.
Pour manger beaucoup de légumes, il est vite nécessaire de
chercher de nouvelles façons de les accommoder, histoire de ne pas avoir l’impression
de manger toujours la même chose.
Un gros investissement donc, avec des réussites et des
déceptions.
Cependant je m’aperçois à la longue que certaines choses me
manquent moins : l’alcool le plus souvent, la viande, le beurre. Mon vrai
souci est de trouver des solutions pour ma gourmandise naturelle, donc pour les
pâtisseries. Cependant ma moitié aimerait bien parfois un bon steak bien gras,
une viande en sauce, et je dois tempérer… C’est à ce moment-là, quand on se dit
qu’on en a marre de manger du poulet au prétexte que c’est une viande peu
grasse, que le sentiment d’austérité apparait.
S’interdire l’achat de nouveaux vêtements parce que le
placard est plein, cela pourrait paraître plus simple. Mais la tentation est
forte, car… le monde de la mode est quand même super fort pour faire en sorte
que la petite jupe achetée l’année dernière paraisse démodée, ou que les
chemisiers de la nouvelle saison soient trèèèèèès attractifs. Comment ne pas
succomber ? A la longue, ça devient un combat contre soi-même, ce qui est
très négatif. J’ai beau aller moins dans les magasins, jamais dans les centres
commerciaux, et jeter tous les mails de pub que je reçois, ça ne suffit pas. Il
faut aussi passer son temps à se convaincre que 1/ je n’ai pas besoin d’acheter
une nouvelle paire de chaussures (j’adore les chaussures !) 2/ je suis
plus forte que tous les marketeurs du monde. Il m’arrive de faire un tour dans
une boutique, d’adorer des articles, puis de me rappeler que non non non, je n’en
ai pas besoin. Pourquoi alors y aller ? Difficile de se défaire de vieux
réflexes…
En conclusion, je crois vraiment qu’être un bon citoyen
aujourd’hui passe par une certaine forme de sobriété, de modération. Mais il
faut reconnaitre que ce n’est pas facile, d’autant que, comme cette démarche
est souvent individuelle, elle est solitaire, ce qui nous rend plus fragile
face au risque de rechute.
Allez, je vous laisse pour aller faire des courses…
raisonnées !
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