lundi 27 mars 2023

mes lectures du premier trimestre 2023


Déjà trois mois en 2023, il est temps de faire un point de mes lectures. Parenthèse : comme l’année passée j’ai eu du mal à tenir mon rythme mensuel, je me suis autorisée à passer à rythme trimestriel, fondant les plus grands espoirs sur cette décision. ET j’ai invité cette charmante lectrice, rencontrée en compagnie de @marsupilamima à Thuir, à accompagner ces publications.

J’ai donc lu une douzaine de livres, et parmi eux trois dont j’ai envie de vous parler.

Le royaume désuni, Jonathan Coe.

La presse en a beaucoup parlé, et à juste titre ! En voici la présentation sur le site de l’éditeur : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Le-royaume-desuni

En sept dates-clef, l’auteur brosse le portrait d’une famille et le portrait d’un pays. Si l’auteur nous a déjà habitués à parler de son pays à travers ses personnages, en particulier dans Le cœur de l’Angleterre, il se renouvelle aussi bien dans les thèmes que dans les personnages. Et son écriture est toujours aussi fine, nous donnant à ressentir le temps qui passe, qui change certaine personnes et pas d’autres, les contradictions que les événements extérieurs peuvent faire naître au sein d’une famille, la douloureuse question de la préservation de la mémoire des générations passées. Tout ceci avec au passage un portrait un peu acerbe mais très drôle du futur Prime Minister BoJo.

Le voyant d’Etampes, Abel Quentin

C’est un livre qui se trouve souvent sur les tables des libraires, de ceux qui vous font de l’œil. Vous hésitez, une fois, deux fois, puis finissez par l’acheter.

Quelle claque ! en voici la présentation sur le site de l’éditeur : https://www.editions-observatoire.com/content/Le_Voyant_d%E2%80%99%C3%89tampes

Un professeur d’université un peu raté, divorcé, au début de sa retraite, se lance dans l’écriture d’un essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l’Essonne, au début des années 60, communiste, proche de Sartre  entre autres. Sauf qu’il ne parle d’un point qui lui parait un détail : ce poète est noir. Le voici la proie d’une cabale sur un supposé racisme qu’il ne ressent pas, lui qui a participé à la marche des Beurs en 1983, lui qui… Du haut de sa soixantaine, ne comprenant pas les mécanismes des réseaux sociaux, et coutumier de maladresses incroyable, il va s’enferrer dans cette situation… Heureusement, l’auteur met de la légèreté et de l’humour dans ce texte et évite que sa lecture ne plombe pas trop le lecteur.

Mais… si on n’est pas plombé, quand on est d’une génération proche du personnage on ne peut que s’interroger sur les écarts entre une génération qui s’est pensée généreuse, ouverte, humaniste, et une nouvelle génération qui crie aisément à la récupération identitaire, avec une légitimité à penser cela, et qui utilise des méthodes parfois choquantes.

Un portrait de notre époque, à lire !

La nature exposée, Erri de Luca

J’avais coincé sur Trois Chevaux, on m’a prêté ce court roman et j’ai hésité un moment… Puis je me suis lancée. en voici la présentation sur le site de l’éditeur : https://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/La-nature-exposee

Un montagnard, passeur de réfugiés, un peu sculpteur, se rend dans une petite ville de bord de mer ou on lui offre de restaurer une sculpture représentant le Christ, initialement totalement nu, et dont la « nature » a été masquée par un drapé. Il va s’investir profondément dans cet travail, cherchant à percer les secrets de cette œuvre par des lectures de journaux ou livres de l’époque et pas son contact physique étroit, percevant des détails via le toucher. Il fera aussi des rencontres, dont celle d’une femme qui veut tenter le « passage », ce qu’il va refuser longtemps avant de lui accorder, à ses risques et périls…

La nature ici n’est pas que le sexe du Christ, c’est aussi celle forte et sauvage qui nous entoure. Dans son rapport au religieux et au profane, quelle place aura la montagne, la forêt, la neige ? Et quelle place auront les croyances, les mythes, les légendes ?

Dans le récit, les descriptions de la montagne, je me suis demandée si De Luca n’a pas inspiré Paolo Cognetti, dont j’ai lu La Félicité du loup.

Le texte est court, assez ramassé, mais ce pouvoir de la nature est présent à chaque page. Ce roman est pour moi la porte ouverte à l’œuvre d’Erri de Luca, je crois que je ferai d’autres tentatives.

 

Sinon, j’ai bien aimé Aux animaux la guerre de Nicolas Mathieu et Les morues de Titiou Lecoq, et j’ai été déçue par Vivre vite de Brigitte Giraud, que je trouve auto-complaisant et pas très écrit.

La suite dans trois mois !

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