lundi 4 mars 2013

petits bonheurs de lecture #4



Stefan Zweig, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme

A vrai dire il n’y a que des pages exceptionnelles dans ce livre. En extraire quelques petits bonheurs de lecture  est donc très difficile. En particulier, quelques pages décrivant les mains des joueurs de casino, et la façon dont elles reflètent des sentiments chassés de leurs visages, sont magnifiques par leur vérité et par la richesse de mots employés. Mais les recopier aurait été fastidieux ! Lisez ce magnifique roman, ce sera plus simple et plus riche pour vous.

Voici toutefois des phrases qui ont retenu mon attention :

« Nul n’est besoin de remâcher par le menu le cours houleux de cette dispute entre la soupe et le pudding : seuls les professionnels de la table d’hôte sont spirituels, et les arguments lancés dans le feu d’une querelle de convives sont souvent banals, car ramassés de la main gauche et à la va-vite. »

« (…) une demi-vérité ne vaut rien, seule compte la vérité toute entière »

« La lueur des becs de gaz tremblotait dans le ciel sans nuages, de rares passants filaient dans les allées, minuit approchait et j’étais presque seule dans le parc avec cet homme aux allures de suicidé. »

« (…) je me hâtais jusqu’à mon hôtel dans les rues éclairées par la lumière matinale, où le temps lourd avait été chassé par un refroidissement, comme s’étaient dissipés mes tourments ». 



« J’avais l’impression de me trouver parmi des morts bruyants, tant la société qui m’entourait était atrocement froide ; et, tandis que je mettais un sucre dans ma tasse et que je conversais distraitement, me revenait sans cesse en tête, comme poussé par le sang qui battait dans mes veines, ce visage dont la contemplation m’était devenue une joie brûlante et que – pensée effrayante !- je devais voir pour la dernière fois dans une heure ou deux »

« (…) le temps a un pouvoir profond et l’âge une étrange force d’usure sur les sentiments. On sent l’approche de la mort, son ombre ténébreuse s’étendre sur nos pas et là, les choses paraissent moins choquantes, moins poignantes et perdent beaucoup de leur danger. »

2 commentaires:

  1. livre que j'aime tant (comme souvent avec Zweig)

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    1. c'était mon premier contact avec cet auteur... Impressionnée;

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