lundi 9 décembre 2013

la randonneuse et les balises #4


Coucou ! Me revoici le long des sentiers, carte à la main bien sûr, en train de chercher les marques qui me mèneront au bout de ma randonnée !

Mais les balises peuvent être facétieuses, trop belles pour être vraies, redondantes, effrayantes…

Si vous marchez en Auvergne, entre le Puy gros et la Banne d’Ordanche, vous pouvez tomber comme ce fut notre cas sur ces indications : 



Là c’est carrément la panique ! Parce que vous n’avez aucune intention d’aller à Rome ; parce que vous ne savez plus quelle direction prendre. Bien sûr un bon vieux proverbe vous vient à l’esprit, mais le risque d’un looooong détour pour arriver au sommet  de la Banne d’Ordanche, avec les kilomètres qu’on sent déjà dans les pieds, vous enthousiasme peu… Et puis tous les chemins mènent-ils à ce volcan ? Si ça marche avec Rome, concernant la banne d’Ordanche rien n’est moins sûr ! Et bien rebelote, comme dans un épisode précédent, on analyse la carte (IGN) et on trouve… à gauche !

J’ai déjà évoqué les cairns, et j’ai  l’intention d’y revenir, dans un billet qui leur sera spécialement consacré. Mais j’ai rencontré un jour une balise sur un cairn :

Cette redondance m’inquiète : prendrait-on les randonneurs pour des assistés, incapable de suivre des cairns sur une portion de sentier ? A moins que le monde moderne n’ait encore frappé : le baliseur a posé son trait jaune pour éviter le procès intenté par un marcheur vraiment mauvais qui se serait perdu ?

La balise, c’est d’abord un trait de peinture sur un arbre, une pierre, un mur… J’avoue ne pas aimer en rencontrer de trop belles, trop explicites, pas assez sauvage. Comme à l’entrée de la vallée de Chaudefour :


La civilisation devient alors trop présente.

Dans le Lot, aux environ de Rocamadour, émergeant d’un brouillard léger, nous sommes tombés sur une balise qui nous a beaucoup alarmés : 


Qu’a-t-il bien pu se passer ? Le baliseur a-t-il égorgé un loup et laissé là le sang de l’animal ? Ou bien lui-même se vidait-il de son sang après avoir été agressé par un ours ? Un marcheur perdu dans le brouillard, après des heures d’errance, a peut-être laissé là une dernière parque de son passage ?

D’autres marques dégoulinantes du même genre ont augmenté notre angoisse : et si un sérial killer sévissait là ? Risquions-nous de nous trouver nez à nez avec le Tueur du Sentier de l’Alzou ?

Vous vous doutez que si je vous le raconte aujourd’hui, c’est bien que la rencontre n’eut pas lieu. Mais j’en tremble encore…

Enfin, je ne résiste pas au plaisir de vous dévoiler la plus alléchante balise jamais rencontrée, au sortir des gorges de Carança: 


Bon, le truc qu'elle ne dit pas, cette balise affriolante, c'est le dénivelé qui reste à faire, et surtout la pente bien raide ! C'est vrai qu'une fois vaincue (et oui, c'est comme les côtes, en montagne les descentes aussi sont à vaincre) on est ravis de trouver ce bar...



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