Coucou ! Me revoici le long des sentiers, carte à la main
bien sûr, en train de chercher les marques qui me mèneront au bout de ma
randonnée !
Mais les balises peuvent être facétieuses, trop belles pour être
vraies, redondantes, effrayantes…
Si vous marchez en Auvergne, entre le Puy gros et la Banne d’Ordanche,
vous pouvez tomber comme ce fut notre cas sur ces indications :
Là c’est carrément la panique ! Parce que vous n’avez
aucune intention d’aller à Rome ; parce que vous ne savez plus quelle
direction prendre. Bien sûr un bon vieux proverbe vous vient à l’esprit, mais
le risque d’un looooong détour pour arriver au sommet de la Banne d’Ordanche, avec les kilomètres
qu’on sent déjà dans les pieds, vous enthousiasme peu… Et puis tous les chemins
mènent-ils à ce volcan ? Si ça marche avec Rome, concernant la banne d’Ordanche rien n’est moins sûr ! Et bien rebelote, comme dans un épisode précédent,
on analyse la carte (IGN) et on trouve… à gauche !
J’ai déjà évoqué les cairns, et j’ai l’intention d’y revenir, dans un billet qui
leur sera spécialement consacré. Mais j’ai rencontré un jour une balise sur un
cairn :
Cette redondance m’inquiète : prendrait-on les
randonneurs pour des assistés, incapable de suivre des cairns sur une portion
de sentier ? A moins que le monde moderne n’ait encore frappé : le
baliseur a posé son trait jaune pour éviter le procès intenté par un marcheur vraiment
mauvais qui se serait perdu ?
La balise, c’est d’abord un trait de peinture sur un arbre,
une pierre, un mur… J’avoue ne pas aimer en rencontrer de trop belles, trop
explicites, pas assez sauvage. Comme à l’entrée de la vallée de Chaudefour :
La civilisation devient alors trop présente.
Dans le Lot, aux environ de Rocamadour, émergeant d’un
brouillard léger, nous sommes tombés sur une balise qui nous a beaucoup alarmés :
Qu’a-t-il bien pu se passer ? Le baliseur a-t-il égorgé
un loup et laissé là le sang de l’animal ? Ou bien lui-même se vidait-il
de son sang après avoir été agressé par un ours ? Un marcheur perdu dans
le brouillard, après des heures d’errance, a peut-être laissé là une dernière
parque de son passage ?
D’autres marques dégoulinantes du même genre ont augmenté
notre angoisse : et si un sérial killer sévissait là ? Risquions-nous
de nous trouver nez à nez avec le Tueur du Sentier de l’Alzou ?
Vous vous doutez que si je vous le raconte aujourd’hui, c’est
bien que la rencontre n’eut pas lieu. Mais j’en tremble encore…
Enfin, je ne résiste pas au plaisir de vous dévoiler la plus alléchante balise jamais rencontrée, au sortir des gorges de Carança:
Bon, le truc qu'elle ne dit pas, cette balise affriolante, c'est le dénivelé qui reste à faire, et surtout la pente bien raide ! C'est vrai qu'une fois vaincue (et oui, c'est comme les côtes, en montagne les descentes aussi sont à vaincre) on est ravis de trouver ce bar... Enfin, je ne résiste pas au plaisir de vous dévoiler la plus alléchante balise jamais rencontrée, au sortir des gorges de Carança:
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