samedi 8 novembre 2014

Raconter la vie - un projet de Pierre Rosanvallon



Aux Rendez-Vous de l’Histoire de Blois (décidément propices à idées de billets pour ce blog…), Pierre Rosanvallon est venu parler de son projet :


Je vais me permettre de résumer ici son intervention, mais si vous voulez vraiment connaitre ce projet, je vous conseille d’aller sur le site officiel.

Pierre Rosanvallon est parti d’un constat de désenchantement à l’égard de la démocratie. La montée des extrémismes, la défiance envers la représentation par les élus, sont des symptômes d’un mal insidieux de notre société : les individus ne croient plus en la démocratie, ils s’en méfient.

Cette démocratie a été depuis longtemps une simple arithmétique : majorité, minorité, dans laquelle une partie de la société peut se retrouver dans l’ombre.

Pourtant la démocratie est d’abord un monde commun, dans laquelle tous devraient être visibles.

Autour de ce constat, Pierre Rosanvallon a construit un projet expérimental : à partir de récits de vies individuelles, esquisser un portait de notre société. Car en partant des expériences singulières on rend compte de beaucoup de réalités, sans doute mieux qu’avec des chiffres ou des descriptions du monde du travail. Le discours politique actuel ne s’alimente plus de ces vies singulières.

Pour écrire ces vies, il a fait appel à des écrivains, pour leur capacité à décrire et à transformer en mots imprimés.

Jusque-là, j’étais séduite par le discours, intéressée par le projet, j’avais vraiment envie d’en savoir plus. Hélas…

Les deux personnes choisies pour l’accompagner à ce café littéraire, Maylis de Kérangal et Pauline Peretz, se sont montré de bien piètres soutiens…

Pauline Peretz est universitaire, et a choisi de raconter la vie à travers le Mont-de-Piété. Sujet intéressant, dont elle a fort bien parlé, mais dans un discours qui manquait un peu de chair. Son sujet est resté un sujet d’étude, pas vraiment un sujet dont elle semblait imprégnée au plus profond de sa chair, de son âme.

Le pire reste à venir.

Maylis de Kérangal, écrivain à succès, primée, dont on chante les louanges, pouvait paraitre de prime abord la personne idéale pour ce projet. Seulement… elle a longuement expliqué en quoi ce qui la motivait était le projet littéraire, très éloigné de ses projets habituels à travers les romans. Elle a utilisé de mots techniques, voire pompeux, pour expliquer en quoi ce projet la nourrissait du point de vue littéraire. L’aspect humain du projet, raconter une vie singulière, celle d’un jeune boulanger je crois, ne semblait pas vraiment une motivation. Il s’effaçait. L’animateur a tenté de la questionner sur ce sujet, parlant d’engagement, de projet « citoyen », rien. Pierre Rosanvallon s’est porté à son secours, mais ne semblait pas si convaincu que cela…

Bon, je n’ai jamais lu Maylis de Kérangal, et je ne vais pas commencer suite à cette présentation. Et désolée si cet avis ne plait pas !

Mais le projet est formidable, il me parlait beaucoup. J’ai depuis entendu plusieurs chroniques littéraires sur France Info autour de livres inscrits dans ce projet. Et à chaque chronique je me suis dit qu’il fallait que j’en sache un peu plus. Dans la déjà longue liste de livres parus, je vais en piocher quelques-uns, et je me ferai un plaisir de vous en rendre compte.

Bravo Pierre Rosanvallon, raconter la vie est une belle idée !

1 commentaire:

  1. Il y a de très beaux récits à lire sur le site Raconter la vie , j'en suis fervente lectrice Les thèmes : faire un enfant, burn out, maltraitance au travail, un deuil, étudier et travailler, beaucoup de récits de métiers très différents...etc... Vous pointez qq chose de très juste : ceux qui parlent de leurs propres vécus nous touchent et ceux qui sont en représentation nous lassent car ils sont dans la même posture que les politiques ( paradoxe du site)

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