L’essai de Christiane Taubira, Murmures à la jeunesse, est d’abord le livre d’une femme qui pense
la cité, la société. C’est assez rare pour être souligné, tant il semble que
dans le personnel politique on ait mis sa capacité à raisonner au vestiaire au
profit de la capacité à réagir.
C’est également le livre d’une femme qui aime la langue dans
sa force et dans sa richesse. Un peu trop parfois, les longues litanies d’adjectifs
sont lourdes…
C’est enfin le livre d’une femme qui dit avec finesse des
choses qui me parlent et me touchent, comme cette définition de la laïcité :
« [La République] affirme dans la constitution respecter toutes les croyances et va jusqu’à assurer la liberté d’exercice des cultes, y compris dans les mieux ou le citoyen peut en être empêché : hôpitaux, casernes, prisons. Mais elle permet surtout la liberté de conscience. Elle va plus loin, elle garantit l’égalité. Elle se donne donc pour mission de faciliter la concorde, la vie commune, avec toutes les possibilités ouvertes pour chacun afin qu’en dépit des différences, malgré elles, par-dessus elles, les citoyens se sachent appartenir à la même communauté, qu’ils se sentent invités à titre égal à élaborer le destin commun ».
Je suppose que bien des jeunes de banlieues ne se sentent
plus « invités à élaborer le destin commun », que bien des roms
français ne se sentent pas « appartenir à la même communauté », et c’est
peut-être également le cas de catholiques extrémistes par exemple… Bref, ou est
passée la notion de communauté ?
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