Depuis quelques temps je m’interroge sur mes choix de
lecture. Je vous ai déjà fait part de leur côté aléatoire, et j’ai évoqué ces
livres qui dorment sur mes étagères, attendant que je les ouvre enfin (lien).
Mais c’est autre chose qui me turlupine et que je voudrais confesser ici :
je lis peu de livres écrits par des femmes. Et pourtant, j’en admire certaines
comme Claude Pujade-Renaud, Fred Vargas, Nancy Huston.
Pas de chance, j’ai égaré mes listes de lecture des années
2015 et 2016. Cependant mon estimation est de cinq auteurs féminins maximum
chaque année, alors qu’il s’en publie environ 25%.
Si mes lectures étaient représentatives de la production actuelle,
je devrais lire entre sept et neuf livres par an écrits pas des femmes. Il n’en
n’est rien. Pourquoi ? Voilà que je m’interroge sur moi-même et que… je
suis incapable de répondre !
Plusieurs hypothèses me viennent à l’esprit.
Le jour où Leila Slimani a obtenu son prix Goncourt, l’émission
La Grande Librairie invitait uniquement des auteurs féminins. Parmi elles,
plusieurs évoquaient l’idée qu’il y a des sujets plus féminins que d’autres. Ne
serais-je pas attirée par ces sujets, et plus par les sujets masculins ? Possible.
La plupart de ces femmes écrivains (j’ai horreur du mot
écrivaine comme j’ai horreur du mot
ingénieure) sont belles. Presque trop pour certaines. Et les magazines, y
compris littéraires, publient d’elles des photos flatteuses. Comme pour les
actrices, je n’aime pas que ces femmes soient trop belles. J’ai juste envie qu’elles
soient belles comme vous et moi, comme ma voisine de palier, comme la femme que
je croise dans le train, comme ma boulangère ou ma pharmacienne. Les gens trop
beaux, j’ai du mal à croire qu’ils ont un autre talent.
Pendant mes années lycée, je pense qu’on ne m’a fait lire
que des livres masculins. Nourrie de cette littérature, je serais conditionnée par
cette éducation ?
J’ai suivi des conseils de lecture divers, qui m’ont
entrainé vers des déceptions sur des auteurs féminins qui, à mon avis, manquaient de souffle, ou bien étaient trop
prétentieuses, ou encore restaient trop à la surface des choses. Ces déceptions ont pu développer une sorte de
méfiance naturelle.
Alors aujourd’hui j’ose, je me dévoile dans l’espoir que
vous puissiez m’aider, au choix : à comprendre, ou à enfin lire des
auteurs féminins qui me transportent ?
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