Les personnages de Richard Bohringer essaient d’écrire :
« Paulo était un écrivain qui disait que dès que les mots étaient écrits, ils ne valaient plus rien sur terre. Ils devenaient célestes, une danse païenne qui dirait tout, qui dirait rien. Les mots saignent en silence à certaines heures de la nuit. Un silence hurlant. Écrivain. Il aurait voulu trouver un mot plus modeste. Éructeur, il aimait bien.
En fait il était conteur, il écrivait avec sa voix. Le son des mots. Il était sculpteur de phrases. »
« (..) John n’avait pas dormi de la nuit.
Il avait beaucoup écrit. Il ne resterait certainement pas grand-chose, un fois les corrections faites. Il lui fallait beaucoup de mots, beaucoup de matière, disait-il, pour se transformer en sculpteur de phrases. Il aimait ce moment-là de l’écriture. Sois simple, sois simple surtout, marmonnait-il. Sauve-toi. Sauve ton écriture ».
In : Les nouveaux contes de la cité perdue, Ed. Flammarion
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