En ce samedi glacial sur Paris, les #lecteursducanal (pour savoir ce que c’est, regarder là) ont décidé de ne pas se réunir au bord de l’eau, mais bien au chaud, au bar du Théâtre du Rond-Point. Deux habitués manquent à l’appel, quel dommage… Attablés avec qui un thé, qui un grog, nous rentrons dans le vif du sujet.
@Marsupilamima a les yeux qui pétillent, elle nous réserve un tour à sa façon… Elle a choisi de nous parler non d’un livre mais d’un auteur ! A l’occasion de la sortie de calligraphie des rêves chez Christian Bourgois, elle nous présente Juan Marsé. Fils d’un chauffeur de taxi et orphelin de mère, élevé par un couple adoptif, il a commencé à écrire vers l’âge de 20 ans. Son œuvre est inspirée par la Barcelone d’après Guerre Civile, dont il réalise une peinture sociale forte. Parmi ses romans, @Marsupilamima recommande Adieu la vie, adieu l’amour (titre très mal traduit de l’espagnol) et Un jour je reviendrai. J’ai lu ce dernier ainsi que des lézards dans le ravin, et j’aime beaucoup cet auteur, autant pour des raisons personnelles que littéraires.
@Phildp, lui, a acheté une liseuse numérique ! Voilà bien un sujet qui fait débat. Pour lui l’expérience est positive : depuis qu’il en a une, il lit plus et plus vite. Au lieu des 3 à 4 livres sur le feu à la fois, il en a jusqu’à 12 ! J’avoue que j’en serai incapable…
Cependant le livre dont il a choisi de nous parler est un livre papier : Ti-Puss, d’Ella Maillart. Ecrivain et voyageuse, Ella Maillart a entrepris une traversée de l’Inde avec une chatte qui lui a été donnée. Cette expérience était une quête spirituelle, le livre est aussi le récit d’une rencontre avec cette chatte, dont on se sait pas bien si elle révèle l’auteur à elle-même, ou si l’auteur investit le chat de sa quête. @Phildp a choisi ce livre car il est « passionné de littérature féline » ! En dehors de @schaptal, personne ne savait que ça existait… Ils finissent par se livrer sous nos yeux ahuris à une partie de ping-pong endiablée, citant des tas de titres de romans de littérature féline… Dingue !
Du coup, c’est @schaptal qui prend la parole. Fan de science-fiction, elle nous surprend d’abord en nous parlant d’un polar… écrit par un auteur de SF ! China Mieville, auteur anglais issu d’une famille communiste, est lui-même engagé à l’extrême-gauche. The city and the city raconte une enquête au cœur d’une ville double, ou plutôt de deux villes imbriquées. Les habitants sont dressés à ne « voir » que celle à laquelle ils appartiennent. Hors le cadavre qui ouvre le polar aurait « franchi » la séparation… Dans ce livre kafkaïen, il n’y a pas de mur comme à Berlin, le mur est dans la tête des citoyens… Mystérieux, non ?
@Fleurdebitume va nous étonner aussi. Cette fois-ci, foin de livre historique, La maison Matchaiev, de Stanislas Wails aux ed Serge Safran se passe de nos jours. Trois jeunes adultes, deux frères et une sœur, perdent leur père qui se suicide en leur laissant une maison dans la Nièvre. Que faire de cette maison et de son contenu ? Cette question interpelle celle de leur identité, de l’héritage d’un père russe, de l’histoire et de l’Histoire. Dans ce livre on retrouve du Perec, du Henry James, belles références ! Au-delà de la qualité littéraire, notre ami y trouve des résonances avec son histoire personnelle, liée à une maison en Bourgogne.
Pressée car elle va assister à un spectacle avec @Marsupilamima, @Hippo20 demande la parole. Elle tient à nous parler de Décharges, de Virginie Lou-Nony, aux Ed Actes Sud. Plutôt qu’un long compte-rendu de la looonnnggguuue intervention, voici un lien qu’elle nous a proposé et qui cadre bien avec son avis : http://www.lacauselitteraire.fr/decharges-virginie-lou-nony.html
Et bien c’est mon tour ! @aubonroman a décidé de faire la promotion de Charles Juliet, merveilleux écrivain découvert tardivement, grâce à une soirée Paroles d’Encre. Juliet est un auteur modeste, qui s’est colleté longtemps à l’écriture avant d’ « arriver » à écrire. L’année de l’éveil, partiellement autobiographique, raconte le parcours d’un adolescent enfant de troupe. La dureté de la vie en caserne, la boxe, le rugby, la solitude, l’intérêt que lui porte son chef de section, la découverte de la sensualité avec la femme de celui-ci… Tout dans ce roman est touchant, vibrant, humain. @Fleurdebitume, qui apprécie cet auteur, m’apprend qu’un film a été tiré de ce roman…
Ça y est, cette séance est finie… A quand la prochaine ?
Chouettes échanges et chouette groupe, c'est agréable à lire, merci !
RépondreSupprimersi tu habitais dans le coin,nous pourrions t'inviter...
SupprimerAmitiés
vivement la prochaine fois!!!!
RépondreSupprimeryess!
SupprimerEt pour les fans de Charles Juliet, son Journal (en 6 parties) est en train de (re)sortir ;)
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