vendredi 1 février 2013

Petits bonheurs de lecture #3



Aujourd'hui, quelques phrases issues de : La dernière nuit de Claude Eatherly, de Marc Durin-Valois. Il est venu à Paroles d’Encre, association littéraire de Versailles, parler de son livre et  m’a passionnée.



Dans un roman qui raconte la chute psychologique d’un aviateur qui a « ouvert » la route à l’Enola Gay, et l’enferment tout aussi psychologique d’une photographe qui s’intéresse à son histoire, surgissent par moment des phrases d’une poésie absolue.

« Jusqu’alors je traversais une multitude de nuages isolés, plus ou moins grands ou épais. Ils rythmaient le vol et composaient autant d’écrans successifs empêchant le regard de s’enfuir. Et puis, sans que je change d’altitude, tous ces flocons et nuées viennent de disparaître. Il ne reste qu’une nuit immense, parsemée d’une infinité de petites lueurs. Bon Dieu, que la nuit est belle ! »

« Les premières lueurs du jour ont percé l’obscurité. Elles font naître un halo composé de vapeurs orange et violettes qui embrasent l’horizon. Cela ressemble à une rumeur sourde au loin. J’aurais aimé que le matin ne vienne pas. Mais rien ne s’oppose, jamais, à la montée du jour. Ainsi se finit la dernière nuit d’une ère qui va s’éteindre. »

« A chaque seconde qui passe, on devient différent de celui qu’on était. On quitte une peau pour une autre. C’est un mouvement de mutation qui ne cesse pas. Le monde se modifie dans le même temps. »

« (…) tout être humain se déplaçant devant l’objectif, dès que l’on allonge la durée de pose, devient peu à  peu transparent puis se fond dans le décor. Il disparaît progressivement comme on traverse la vie jusqu’à la tombe ».

« - C’est drôle, moi je vous ai toujours trouvée belle. Inquiétante, mais belle.
- Pourquoi inquiétante ?
Il réfléchit un instant (…)
- A cause de la couleur de vos yeux. Ils sont d’un bleu particulier. Profond comme un ciel pur et dur. Un ciel de chez nous, sans nuages. Et puis sans prévenir, on est projeté vers la pupille très sombre. Dans un centre noir qui aspire. »

« Il ressortait de cette personnalité éclatée un sentiment de formidable ambivalence qui n’était pas sans rappeler celle de l’Amérique tout entière. Capable de lutter pour la liberté avec une abnégation magnifique, mais dans le même temps de massacrer des populations civiles sans pitié comme à (…) ».

Voyant le nombre de citations que j’ai extrait de ce livre, vous vous en doutez, je vous en recommande  la lecture :-).

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