vendredi 30 août 2013

Petits bonheurs de lecture #5: El ultimo lector, David Toscana



Deux fois déjà ce livre a été mentionné  sur ce blog: lorsque j'ai évoqué mes choix de livres pour l'été, et récemment en faisant mon compte-rendu des lectures du même été. 

C'est une sorte de roman policier étrange ou le héros cherche la solution d'un crime dans des romans... Et donc, les romans sont souvent mentionnés. Mais pas seulement. L'action se déroule dans un village aride, pour ne pas dire desséché, du Mexique. Un endroit qui fut il y a bien longtemps submergé par les eaux marines. Un thème qui permet à l'auteur de sublimes descriptions. 

A vous de juger !


« Il suffisait de se pencher et d’observer la surface de près pour distinguer des coquillages marins, des hélix, des trilobites et des nautiles. La végétation elle aussi était étrange, ici et là croissaient des plantes élancées pourvues de dizaines de bras qui tentaient de toucher le ciel, se levaient et dansaient au rythme que le vent leur imposait comme des algues qui se balanceraient au gré du courant, désireuses de caresser la surface. Les roches, éparpillés un peu partout sur le sol, étaient disposés d’une manière qui ne pouvait s’expliquer que dans l’eau, car ils n’étaient pas enterrés mais posés ».

« Les romans ne racontent que des mensonges. Si j’approche ma main du feu et que je me brûle, lui dit un homme, je me brûle. Si je prends un coup de couteau, je saigne. Si je bois de la tequila, je me soûle, mais un livre, ça ne fait rien, à moins qu’on me le jette à la figure ! »

« Lucio respecte les fourmis pour leur persévérance à se construire leur propre palais. En revanche, il déteste l’opportunisme des cafards, qui prennent d’assaut n’importe quel conduit, caverne, égout ou entassement de livres. Toutefois c’est précisément ce mépris qui l’encourage à les élever et à les nourrir dans la pièce voisine où il jette les livres censurés, considérant que telle doit être leur fin ignoble. Le feu ne lui semble pas un châtiment approprié, car il confère à un livre prétentieux l’utilité de produire de la chaleur, la gloire de devenir lumière. L’enfer doit être quelque chose qui consume lentement, parmi l’urine et les mâchoires qui avec ténacité réduisent en miettes couvertures, jaquettes et photographies d’auteurs immortalisés, les hommes dans une pose intellectuelle, les femmes dans leur désir de beauté. »

« Il y aura toujours plus de livres que de vie ».

2 commentaires:

  1. la question est : où trouves-tu le temps pour lire une telle quantité de livres sapristi !!!!!

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    1. excellent sujet pour un prochain article sur mon blog :-)

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