lundi 10 octobre 2016

mes lectures de septembre 2016



Parmi mes lectures de septembre se trouve la fin de mes lectures d'été, annoncées ici. En effet, la lecture de Kim de Rudyard Kipling m'avait fait prendre un peu de retard sur mon programme. Et je crois que septembre a commencé fin août, en vrai. mais ça n'a aucune importance.  Voici doc quelques compte-rendus succincts. 



Paris est une fête, Hemingway

Constatation évidente à la lecture de ce livre : le titre français est une imposture. Hemingway parle ici de Paris mais aussi de la Suisse, de l’Espagne, et d’autres endroits où il est allé à la même époque. Le titre anglais, a moveable feast, correspond bien mieux.

Hemingway raconte ici, à travers des « pastilles », ce que fut sa vie dans les années vingt, quand il décida de vivre de sa plume. Et ma foi, j’ai trouvé cela insipide… a rencontre avec Gertrude Stein, personnage étonnant, avait un peu de relief. Mais si on résume : il buvait (beaucoup), il manquait d’argent mais voyageait et skiait, il jouait aux courses, il écrivait. Il ne semblait pas avoir un intérêt phénoménal pour sa femme Hadley, ni pour son enfant.

Et il ne raconte pas vraiment Paris, mais ses rencontres avec un tas de gens… dont aucun ne semble français

Point Oméga, Don de Lillo

J’ai choisi de livre ce roman à la suite d’une conversation avec un ami sur De Lillo. Je connaissais l’auteur de non, sans l’avoir lu. Et bien… voilà un livre étrange, qui étire à l’infini une situation de rencontre tout comme 24 hour psycho étire à l’infini le célèbre film de Hitchcock. Le narrateur espère obtenir de l’universitaire son accord pour faire un film sur lui. Tout est dans son attente, qui durera des jours et des jours, au milieu d’un désert. Leurs dialogues sont énigmatiques comme l’est la situation, comme le sera la disparition de la fille du savant.

Comme l’est également la structure du roman, encadré par deux chapitres qui se passe lors de la projection de 24 hour psycho, dans une temporalité troublante.

Soyons clair : je n’étais pas prête pour ce livre, et j’ai un immense sentiment d’être passé à côté. Je n’ai pas compris ce qu’était le « point oméga » (et l’explication sur Wikipedia est assez obscure...). Je n’ai pas compris non plus ou l’auteur avait envie de d’emmener son lecteur. Peut-être ne voulait-il l’emmener que dans le brouillard, pourquoi pas, mais alors cela aussi m’a échappé.

Un autre titre de Don de Lillo aurait-il été préférable pour faire connaissance ?

Comment tout a commencé, Pete Fromm

Un roman dur, un de ceux qui bousculent. Dans une petite ville du Texas, deux adolescents défient l’ennui en jouant au base-ball. La fille a un comportement étrange, exhubérant, et son frère refuse de voir que quelques chose ne va pas. Elle est atteinte de troubles bipolaires, sa maladie détruit l’équilibre familial, et son jeune frère nie la réalité. Un roman sur l’amour fraternel comme lien indissoluble, jusqu’au sacrifice.

Pour entrer dans ce roman, il faut d’abord accepter une chose : il est quasi impossible de comprendre quoi que ce soit au base-ball quand on n’est pas américain. Et comme ce sport occupe une place fondamentale ici… il suffit de se laisser porter par les mots. J’ai été happée par ce livre, au point de lire vraiment tard le soir, toute à mon envie que cette famille recommence à se comprendre, que le dialogue se renoue entre les parents et leur fils. La grande surprise a été de voir au fil des lignes le fils s’isoler, devenir rebelle, alors que sa sœur acceptait la maladie.

Mort d’un chinois à la Havane, Leonardo Padura

Ce roman est à mettre dans ma catégorie « après un livre choc, je me remets en lisant un polar ». ceci dit, présenter les choses comme ça fait un peu injure à Padura, dont j’adore la série des Mario Condé, une belle évocation nostalgique d’une ville où il ne faisait pas vraiment bon vivre. Je recommande tout particulièrement Electre à la Havane ou Adios Hemingway.

L’enquête sur la mort d’un chinois à la Havane n’est pas parmi les grands crus, même si elle m’a fait découvrir l’existence d’une importante communauté chinoise à Cuba.

Paris-Colmar, Nicolas Mathieu

Il s’agit d’un petit polar coédité par Le Monde et la SNCF et distribué dans des trains. Un juge qui s’ennuie, se faut piquer un pistolet, est surveillé par des Corses, tente de se lier avec un jeune paumé. Une histoire solide, attachante même si la fin est dure, et joliment illustrée par Florent Chavouet.

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