Comme j’ai pris du retard sur l’année 2016, j’hésite à vous commenter
dans le détail tous les livres lus en novembre et décembre. Et il faut bien
dire que j’ai un peu la flemme, en plus. Je vais donc tenter de vous dire juste
quelques mots sur chacun d’entre eux.
Pour seul
cortège, Laurent Gaudé
Eblouissant ! J’ai un faible pour cet auteur, d’accord. Mais ici, pour
évoquer la mort d’Alexandre le grand, l’auteur use à merveille de la poésie
dans un univers pesant de mort et de d’effondrement ; du rythme, celui des
mots, celui des pleureuses ; des sentiments forts qui dépassent les
misérables manœuvres de ceux qui ne pensent qu’au pouvoir. Quelle force !
HHhH, Laurent
Binet
Pas pu. Lu vingt pages, et abandonné. J’avais déjà écrit que je n’aimais
pas l’exofiction (lien), et ça se confirme. Tout savoir au bout de vingt pages
des amours de Laurent Binet, et encore rien sur Heydrich, je n’ai pas supporté
La douceur de
l’ombre, Alain Corbin
J’ai lu la moitié de cet essai, il me reste encore du chemin à faire
avec. Un essai sur les sentiments provoqués par les arbres, à travers des
références surtout littéraires, mais aussi picturales. J’y ai retrouvé beaucoup
de mes sensations, cela m’a fait plaisir.
Le village de
l’allemand, Boualem Sansal
Un livre lu presque d’une traite, et qui fait mal. Les parets des
frères Schiller sont massacrés par le GIA dans leur village d’Algérie. A cette
épreuve s’ajoutera la découverte de ce que fut réellement leur père, l’Allemand…
Le parallèle entre le nazisme et les méthodes du prosélytisme des
islamistes dans les banlieues est terrible
Les
insurrections singulières, Jeanne Benameur
Un jeune homme décalé dans la vie, à la recherche de son identité,
entre amours difficiles et mondialisation brutale, entre parents incompris et
lutte syndicale.
Un beau titre pour un beau livre qui raconte ce parcours du personnage
au plus profond de lui-même et au plus loin de ses amarres. Un livre de femme
(hihihi) pour raconter un parcours d’homme, et une belle réussite.
Le théorème d’Almodovar,
Antoni Casas Ros
Un roman très almodovarien ! Un jeune homme défiguré par un
accident qui a tué la femme aimée émerge de sa solitude grâce à un transsexuel
tendre et au regard que pose sur lui la caméra du cinéaste. Il faut aimer se
laisser porter dans les univers étranges qu’affectionne Almodovar pour plonger
dans ce court mais puissant roman.
Just kids,
Patti Smith
Je n’écoute pas beaucoup la musique de Patti Smith et je ne connais pas
les photos de Robert Mapplethorpe, mais j’avais envie d’en savoir plus sur eux.
Leur histoire fut unique, un amour indéfectible, plus fort que la vie et ses
détours, construit autour de l’art et peut-être comme une œuvre d’art. Dans un
New York bouillonnant et créatif, entre art et rock and roll, ils vont se construire
ensemble, chacun va se trouver et rester lié à jamais à l’autre.
Ce livre est moins « sex, drugs and rock ‘n roll » que le
laisse entendre la quatrième de couverture, ce qui n’est pas l’expression d’un
regret. Il est avant tout émouvant, même si j’ai un peu regretté que Patti
Smith s’efface tellement derrière la figure de Robert Mapplethorpe.
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