jeudi 6 décembre 2012

Les lecteurs du Canal #3



Les lecteurs du Canal se sont réunis, fidèlement au bord du canal St Martin, le samedi 6 octobre. Handicapée par ma tendinite, j'ai cette fois-ci cédé la place à @Marsupilamima qui a pris les notes et rédigé ce compte-rendu. Puisse-t-il vous inspirer dans vos choix de lecture ! 

@fleurdbitume a lu en Bretagne Les piliers de la terre  et Un monde sans fin de Ken Follett. Le premier raconte l'histoire de Tom le bâtisseur, un maçon du XIIe siècle qui  rêve de construire une cathédrale romane, la plus grande d'Angleterre. Il obtient une commande d'un Seigneur et de sa femme pour leur construire une maison. Ce Seigneur, William Hamleigh, est violent, rancunier et jaloux. Il est obsédé par l'idée de venger son père qui a commis un crime dont dépend la succession du royaume. Un Religieux, ami de William s'oppose aux projets de Tom...
L'histoire très complexe se poursuit sur 1050 pages et s'étend sur soixante-dix ans.
Ken Follett est historien de formation et son récit est précis et détaillé, en particulier sur tout ce qui concerne la vie des moines ou des paysans.

Le Monde sans fin se passe 200 ans plus tard. Des enfants jouant dans une forêt rencontrent un chevalier assailli par des gardes et qui demande asile à l'abbaye. Ces enfants aussi vont vivre soixante-dix ans et le livre reste sur les mêmes thématiques. La première journée ne sera comprise qu'à la fin.

@athanoster nous annonce : j’ai pris froid à Saint-Brieuc...dans la maison de Louis Guilloux (1899-1980). Une maison banale dans un quartier résidentiel. C'est là qu'il a écrit Le Sang noir (630 p) qui se passe en 24 heures en 1917. Le professeur de philo,  Merlin, dit Cripure (critique de la raison pure) est un personnage étrange, d'apparence grotesque, il est très désagréable  avec sa compagne analphabète. Il essaye d'écrire un livre mais n'y arrive pas. Il conserve toutefois son aura auprès de ses anciens étudiants.
Le portrait que fait Guilloux des « planqués de l'arrière » permet de mettre en perspective la mort des fils.

@Christogrossi J'ai passé trois semaines à l'étranger avec mon IPAD rempli: 40 volumes répartis en trois bibliothèques. J'ai eu un vrai choc pour Gonzalo M. Tavarès, vraiment brillant. En particulier le voyage en Inde, inspiré des Lusiades de Camoens qui exprime la mélancolie contemporaine, un prodigieux chef d'œuvre. Même structure en vers, par chants, ce n'est pas un voyage. Le personnage s'appelle Bloom (comme dans Ulysse de J. Joyce) et part de Lisbonne pour aller en Inde mais passe par Londres, Paris, les pays de l'Est et l'Inde. Il est en fuite, parce qu'il aurait tué son père qui aurait tué sa femme...C'est ironique et profond.
Il fait beaucoup de rencontres. A Paris, par ex, il rencontre Jean M qui lui permet de rencontrer Sage qui trimballe deux bouquins...Il prend tout à contre emploi mais il y a aussi une strate plus philosophique.
On oublie la forme poétique, c'est un livre sur la mémoire et l'oubli.

Mais il a aussi écrit des séries de livres qui se passent dans un même quartier de Lisbonne qu'il a inventé et appelé  O Bairro. Dans ce quartier vivent des écrivains morts et il a consacré un livre à chacun, Brecht, Valéry, Walser etc...A chaque écrivain, il associe un défaut, un thème, par ex Monsieur Valéry et la logique. C'est un peu comme Plume de Michaud. M. Valéry s'inspire de Monsieur Teste. On suit ce personnage, cet auteur, qui va pousser la distraction à l'extrême ou dans Monsieur Krauss et la politique, ce sera l'ordre...

Il y a une autre série Le royaume ….

@Marsupilamima
A moi pour toujours de Laura Kassichke (traduit par Anne Vicker)

Écrivaine à l'allure angélique, très cruelle avec ses personnages. Ce sont toujours des gens ordinaires, ici, un prof de fac d'une petite université américaine. Elle a une quarantaine d'année, est mariée et a un fils de 18 ans dont elle attend avec impatience le retour de fac.
Elle trouve dans son casier, un petit mot anonyme « be mine », sois à moi.
S'ensuit une histoire d'amour torride avec un collègue qui va provoquer l'explosion de toute sa vie, de tout son univers et détruire aussi les siens.
C'est assez lent au début puis ça va crescendo...
Ses livres sont très différents les uns des autres mais avec cette thématique, l'erreur de jugement, le mauvais choix qui fait tout basculer....

@aubonroman
La panne de F Dürrenmatt a d'abord été une pièce radiophonique, puis un roman, puis une pièce de théâtre. Un représentant de commerce tombe en panne, toutes les auberges sont complètes et il atterrit dans la maison d'un juge en retraite où se trouvent aussi un bourreau, un avocat et un procureur. Ils ont l'habitude de se retrouver autour de repas gargantuesques pour refaire les grands procès.
Mais lorsque débarque cet inconnu, ils font son procès. Le verbe est riche, les effets comiques, les situations absurdes abondent.

@schaptal
Robert Wagner est mort le 5 août dernier. C'était un écrivain français en dépit de son nom, né en Algérie de mère française et de père allemand, il a écrit un livre sur la guerre qui s'appelle le train de la réalité...
Dans La belle du Néant qui fait partie des Futurs mystères de Paris qui se passent en 2063, on découvre qu'il y a eu une grande catastrophe en 2013, une grande terreur, les États-Unis sont fractionnés, tout le monde a perdu la boule, les gens sont amnésiques, ne savent plus comment ils s'appellent et son incapables de toute violence. Ils vivent en tribu, les cybercablés, les défoncés, les trinaristes...
Le héros temple sacré de l'aube radieuse est un détective privé, son talent: devenir transparent, les gens l'oublient. Il porte des vêtements voyants.
Il enquête sur un meurtre. Et c'est très drôle, un roman policier dans un monde sans violence.




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