lundi 31 décembre 2012

Manipulés #1



Cadeau ! En cette fin d'année 2012, j'ai eu envie de vous offrir une nouvelle écrite il y a déjà un an, et qui attend dans un tiroir (numérique) d'être enfin dévoilée. 

Voici donc la première partie, rendez-vous 2 fois par semaine pour une publication complète... 

Bises à tous, et meilleurs vœux pour cette année 2013, puisse-t-elle être riche et voir la réalisation de vos souhaits ! 

Amitiés

Valérie

MANIPULES

Tel un fauve, je tourne depuis un moment autour de mon ordinateur, lui jetant des regards furieux. Je suis prêt à lui bondir dessus pour à le massacrer. Passer ma colère contre lui est pourtant stupide, cela ne changera rien.

Oh et puis merde, ras-le-bol de me cogner aux murs, rongé par l’angoisse et l’incompréhension depuis hier, il faut que je fasse quelque chose. Je m’assois devant mon PC, je clique, descends dans l’arborescence jusqu’à y trouver le bon dossier. Je l’ouvre, sélectionne tous les fichiers, une bonne vingtaine, puis approche le pointeur du bouton « supprimer ». Si ce projet est nul, si elle n’aime pas, autant le jeter. J’hésite un instant, ferme les yeux, remonte un an en arrière.

Un vernissage. Invité par un ami, je ne connais personne sauf lui. Les tableaux exposés ne me plaisent pas. Une violence lourde en émane, comme si le peintre n’aimait pas ses sujets. Des lieux divers, usines, aéroports, rues de grandes métropoles… s’étalent sur les toiles qui n’expriment que de la haine, du dégout. Comme cet artiste qui pérore autour de ses œuvres, je n’aime pas le monde d’aujourd’hui. Mais le montrer de cette façon brutale ne fait pas avancer les choses.

Une bourgeoise couverte de bijoux m’aborde :
- quelle merveille n’est-ce pas ? Cette richesse dans l’expression, cette utilisation des couleurs…
- Oui en effet.
Elle n’a rien compris. Du moment que c’est exposé, elle considère que c’est bien. Pour couper court, je me retourne et aperçois alors mon ami parlant à une femme brune, cheveux longs en boucles sur les épaules, silhouette fine. Elle est vêtue d’une tunique très fendue et d’un legging, laissant deviner le galbe agréable de ses cuisses. Un frisson parcourt mon dos. Mon ami me signe de venir.
- Angela, je te présente Sébastien, dont je t’ai déjà parlé.
Elle me dévisage, souriante. Le frisson nerveux revient.
- Ah oui, cet auteur de haïkus et de textes courts, qui tient aussi une chronique dans un journal.
- Voilà, fait mon ami, rayonnant.
- Il faudra revenir me voir, Sebastián, j’ai un projet à vous proposer. Mardi 17h, ça vous va ?
J’ai l’impression de me faire rentrer dedans. Et ce n’est pas si désagréable que ça.
- Un projet ? Mais je ne peins pas.
- Non, non, c’est un projet dans vos cordes.
- Alors pourquoi pas ? Mardi, très bien.
- Bien ! Venez chez moi, Lotus vous donnera l’adresse.
Lotus ? Ah, c’est comme ça qu’elle désigne mon ami, franco-chinois. Pas très délicat. Il m’entraine en me disant :
- Elle se donne des airs hispanisants, parfois elle porte des châles à franges, mais c’est juste une fleur de nos banlieues ! Ceci dit, tu verras, elle est géniale.

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