MANIPULES
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Voilà, ces mois de ma vie viennent de défiler dans mon esprit,
me ramenant devant mon ordinateur, toujours bouillant de colère, prêt à
détruire un projet complet. Quelque chose me retient pourtant. Ai-je vraiment
écrit ces textes pour cette salope –non, ne deviens pas vulgaire, ça ne te
ressemble pas- ? Elle s’est servie de moi, c’est sur. Mais je n’ai pas
utilisé ce que je croyais être notre amour dans mon œuvre, elle garde sa valeur
et sa sincérité. Je respire à fond. Il faut que je regarde ça plus
froidement. Extinction du PC, décision remise à plus tard. J’avais renoncé à un
stage de danse ce soir pour travailler. Et bien allons-y, danser me vide la
tête et il y aura sans doute de jolies filles à faire virevolter…
Je ne suis pas rapide pour prendre du recul. Pas très doué
non plus : dès le lendemain, j’envoie un mail à Angela.
« Bonjour Angela,
Comment vas-tu ? J’ai passé une dure soirée hier. Les
paroles de ton associé m’ont bouleversé.
Pouvons-nous en parler ?
J’ai besoin de toi, je t’aime.
Sebastián »
Deux jours, pas de réponse. Je laisse un message sur son
répondeur. Seul dans mon petit appartement, j’erre, indécis. Le souvenir de sa
peau me brûle. La douleur d’être à nouveau abandonné me dévore. Parfois,
effondré sur mon lit, je pleure comme un enfant, ne sentant plus battre mon
cœur en miettes. Après avoir longtemps sangloté, il m’arrive de me dire qu’elle
a été ignoble avec moi, qu’elle ne vaut pas cette peine. Elle s’est servie de
moi et de son corps pour me « motiver », quelle pute ! C’est un
vilain mot, mais Angela mérite d’être désignée ainsi. Je sens qu’une part de
vérité se cache dans ces pensées, mais par un fait étrange, elles ne sont
d’aucun réconfort.
Deux semaines se sont écoulées. Je continue à errer d’un mur
à l’autre de mon appartement, vide, sans volonté. Je m’observe et me dit
« tu ne vaux pas grand-chose. Te faire avoir comme ça, t’es un bleu mon
pote ! Au fond tu es comme tous les mecs, tu ne pense qu’avec ta
queue ». Puis je me raisonne : « si c’était vrai tu aurais
multiplié les aventures après t’être fait larguer il y a deux ans. Ton
problème, c’est que tu es trop sentimental. ». Enfin la conclusion est
toujours la même : « Au fond, tu te connais mal. » Pour la
centième ? millième ? fois, j’ai cette conversation avec moi-même
quand le téléphone sonne. Arrêt du cœur. Je décroche.
- Allo ?
- Salut, c’est Jules.
Sa voix est grave. Il reprend :
- je viens d’avoir un appel d’Angela. Rien compris à ce
qu’elle m’a dit. Je cite « on arrête avec Seb, ce qu’il fait n’est pas
bon. On garde tes dessins et on continue avec un autre ». Fin de citation.
C’est quoi ce bordel ?
- Putain Jules, si tu savais, quelle salope ?
C’est sorti tout seul. Un silence, puis Jules
répond :
- Je crois qu’il faut qu’on en parle tous les deux. Je viens
te voir avec des bières et des pizzas.
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