lundi 14 janvier 2013

manipulés #6

MANIPULES



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Trouver une autre galerie. La phrase m’obsède. Là où Jules a raison, c’est qu’il faut faire quelque chose de notre œuvre. Pas la détruire comme je l’ai imaginé. Sinon, Angela et le snob qui lui sert d’associé auraient vraiment gagné. Ne pas se laisser abattre. Les quelques mots de mon pote m’ont fait rebondir. M’ont redonné envie de vivre, d’avancer, d’exister. Une autre galerie, c’est une gageure. Elles sont toutes bookées un an à l’avance, or notre travail est prêt, juste quelques détails à fignoler. Ce sera vite fait quand nous aurons trouvé une issue convenable. Ce qui m’ennuie, c’est qu’Angela a une copie numérique de tous les textes. Pas les dessins, puisqu’on devait présenter les originaux. Mais elle pourrait utiliser à sa guise tout mon travail. Il y a quelques jours, je lui ai fait savoir par mail que j’ai déposé une empreinte numérique, dont j’ai seul l’adresse officielle. Donc si je découvre qu’ils ont été utilisés, j’attaque en justice, c’est une meilleure protection qu’un contrat. Ce matin elle a répondu « bien reçu ». Ça n’arrive pas à calmer mon inquiétude. Le mieux, c’est de faire vite pour rendre publique cette œuvre. Mais bon sang, où trouver une galerie ?

Je suis retourné plusieurs fois au stage de danse. Les mecs et les filles sont sympas, sans chichis. Parfois on boit un verre ensemble après. J’aime bien. J’y vais ce soir, où sont mes chaussures ? Une des filles du groupe, peut-être pas la plus jolie mais avec un charme indéniable, m’attire un peu. Elle a un sourire doux, ne se met pas en avant et aime l’art. Quand elle arrive avant  l’heure, elle s’assied sur le banc de pierre sous le porche et feuillette une revue artistique. J’ai envie de revoir cette fille. Attend ! Rembobine, juste un peu !  Une revue artistique, nom de Dieu, la voilà l’idée ! Nous avons plus de vingt ensembles texte et dessin, de quoi publier au long cours, un par mois pendant plus d’un an et demi.
- Yyyyeeeessss !
Je hurle de joie. La voilà notre revanche ! Angela, sorcière avide, tu as cru pouvoir faire de nous ce que tu voulais, c’est raté. Grâce à une petite fée qui s’ignore…
Faut que j’appelle Jules, puis zou ! je file faire danser ma muse.

- fin - 

Vous pouvez aussi lire la nouvelle complète sur le site welovewords.com, ici

2 commentaires:

  1. Ne pas se laisser abattre.

    Rebondir.

    On entend beaucoup ça, ces temps-ci.

    Beaucoup trop, même si ça reste vrai.

    Merci pour ce texte qui fait mouche...et qui te va bien, je trouve.

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