La suite de mes lectures de l'été...
Ce livre est d’abord pour moi une découverte : je n’avais
jamais entendu parler de Tycho Brahé, noble danois et astronome qui a réalisé
de très nombreuses observations d’étoiles !
Nous sommes à une époque post-copernicienne, ou il ne fait
pas bon afficher son adhésion aux thèses hélio-centristes. Luminet a raconté
dans le secret de Copernic ce que fut
la vie du polonais, comment et surtout pourquoi il avança l’hypothèse d’un
système tournant autour du Soleil et non autour de la terre. (cf à ce sujet mon
billet http://encrebleunuit.blogspot.fr/2013/09/une-belle-expression-et-son-origine.html
qui évoque l’expression « sauver les apparences »)
La discorde céleste s’entend comme le tome 2 de l’histoire
de l’héliocentrisme, suivant les parcours de Tycho Brahé donc, et de Johannes
Kepler, qui finiront par se rencontrer et ne pas s’aimer… Le danois est surtout
une sorte d’écureuil de l’astronomie : il amasse les observations, sans
vraiment les classer, sans les analyser, ce dont il n’a pas la capacité faute
de connaissance en mathématiques, et il les cache, son sens du partage étant
limité… Il est aussi un noble qui par défi se marie avec une fermière, un
amoureux de la richesse, de l’excès en toutes choses, un autoritaire imbu de
lui-même, bref un personnage que l’on n’a pas envie d’aimer.
Johannes Kepler est luthérien, austère, né d’une famille
pauvre et donc sans avenir sauf que… son intelligence hors norme –on durait de
lui aujourd’hui que c’était un surdoué ̶ le font repérer, il obtient des bourses et
décide de devenir théologien. Il faudra beaucoup d’efforts à ceux qui l’entourent
pour le convaincre qu’il a un avenir dans les mathématiques, ce qui à l’époque
veut dire … être astrologue !
Le roman suit leur deux chemins qui vont finir par se
rencontrer dans un affrontement que j’oserais qualifier de sans merci. Grâce
aux observations de Brahé, Kepler aura la confirmation que la théorie
copernicienne est la bonne, malgré l’opinion contraire du Danois. Le protestant
aura même l’intuition des orbites elliptiques et finira par écrire les fameuses
lois de Kepler.
Je l’ai déjà dit, j’aime bien les romans basés sur la
science, ceux qui racontent comment et pourquoi telle ou telle chose fut
découverte, inventée, créée. Ici ce n’est pas le thème central du livre, qui s’attache
plus à la personnalité des protagonistes, à leur histoire, à ce qu’ils étaient,
ce dernier point ayant bien entendu une conséquence directe sur leurs
découvertes et l’évolution de la science.
J’ai aimé la description de la vie la fin de XVIème siècle, la plongée dans le
foisonnement intellectuel, dans la concurrence entre les savants, leurs amitiés
et inimitiés, leurs intrigues pour le pouvoir, etc… Le style me semble plus
léger et mieux affirmé que dans le secret
de Copernic. Mais il faut bien reconnaitre que sur le plan scientifique, ce
qui est décrit là est surtout une période qui fait le lien entre Copernic et
Galilée, dans une sorte de latence qui limite l’enjeu du roman. Néanmoins j’ai
pris plaisir à le lire et je le recommande aux curieux !
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