lundi 8 avril 2013

Quand le livre devient film.




Avant-hier, un post sur Google+ : une critique (enthousiaste) de « le parfum » de Patrick Suskind. Et bien entendu, dans les commentaires le film est évoqué. J’ai aimé le livre, pas le film.

Hier, découverte en lisant la critique dans Télérama : le film « perfect mothers » est inspiré du livre « les grand-mères » de Doris Lessing. Je n’ai pas été charmée par le livre, pas envie de voir le film. 



Cela m’a amené à réfléchir : que se passe-t-il quand le livre devient film ?  Résumons en mots simples : j’aime pas.

Pourquoi me direz-vous ? Parce que j’aime lire. Et parce que je suis une visuelle. Quand je lis, je vois les lieux, les personnages, les couleurs. J’entends les voix. Je me représente l’histoire à ma façon, avec mes yeux, et mon imaginaire mêlé à celui de l’auteur.

Et pour dire la vérité, je n’ai pas envie de confronter mon imaginaire à celui du réalisateur ou du scénariste qui s’est approprié le roman. Autant j’aime me plonger dans celui de l’écrivain, autant je résiste à tout autre.

Et bien entendu, plus j’ai apprécié le livre, moins je suis encline à me laisser imposer une iconographie sans doute respectable, sans doute vraisemblable, mais qui n’est pas la mienne.

Vous vous en doutez, dans ce cas je peux être extrêmement réfractaire au choix des acteurs. Comment imaginer une seule seconde Gérard Depardieu, lourd et vulgaire, jouant Edmond Dantès puis le Comte de Monte-Cristo, jeune homme aérien puis homme digne ? Comment envisager Daniel Craig, si propre sur lui, dans le rôle du journaliste vieillissant de Millénium ? (Ici je sens quelques cheveux se hérisser sur des têtes. Que voulez-vous, ces acteurs ne correspondent pas à l’image que je me suis fait des personnages).

Dans ce constat négatif, quelques perles surnagent, bien sûr. La magnifique adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson. Faut dire que Tolkien lui a facilité la tâche en étant assez descriptif. J’aime beaucoup aussi les téléfilms tirés des enquêtes de l’inspecteur Vallander de Henning Mankell. Kenneth Brannag était sans doute le Vallander. Et aucun doute à travers ces exemples : ce que le réalisateur voit dans le livre, c’est aussi ce que j’y vois. C’est pour cela que ça fonctionne.

J’entends au fond à droite une question : dans le cas d’un livre que je n’ai pas aimé, pourrais-je aimer le film ? Difficile à dire… Quand je n’ai pas aimé le livre, je n’ai pas envie de voir le film. Il faut des arguments convaincants pour que je sois tentée. D’ailleurs je ne trouve pas d’exemple. Triste ? Je ne sais pas…

Il reste un dernier cas : le livre que je n’ai pas lu et qui est adapté en film. Et bien là, soyons honnêtes :  la magie opère. J’ai beaucoup aimé « beaucoup de bruit pour rien » (encore Kenneth Brannag, un sacré bonhomme) et « orgueils et préjugés », par exemple. C’est même grâce au film que je me suis décidée à lire le roman de Jane Austen et là… mon imaginaire a fonctionné, et les images n’étaient pas celle du film.

Donc et en résumé : quand le roman devient film, si j’ai lu le livre, j’aime pas, et si je n’ai pas lu le livre tout peut arriver…

Et vous ?

3 commentaires:

  1. Sans oublier qu'en général le livre est plus riche en détails et donc il est plus à même de combler les lecteurs

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  2. des commentaires sur Tiwtyter:

    "si j'ai lu le livre, je suis comme toi, j'ai des voix en tête, une "vision" du personnage qui colle rarement à l'image..." "tu n'es pas la seule à entendre des voix en lisant ;) Qd je lis, je crée mon monde en même temps!"

    "ça casse notre imaginaire des personnages, moi non + j'aime pas trop"

    yep !je ne suis pas seule !!

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  3. Pareil aussi pour moi , et entre nous comment 2 heures de film pourraient égaler un livre qu'on met en gros 20 heures à lire ? Comment contempler un paysage en 1 minutes pourrait égaler une contemplation nourrie profonde immersive de 1 heure ? idem pour faire connaissance avec les personnes, les disciplines, les cultures, ...
    Quoique chez les très jeunes, ne serait-ce pas de plus en plus l'inverse ??

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